Novak Djokovic : «J’ai commencé à me répéter ça encore et encore»

Novak Djokovic : «J’ai commencé à me répéter ça encore et encore»

13 juin 2021 Non Par SoTennis

Mené deux sets à zéro, Novak Djokovic est parvenu à renverser Stefanos Tsitsipas. Dimanche, en finale de Roland-Garros, le n°1 mondial s’est imposé en cinq sets (6-7, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4) et remporte pour la deuxième fois le Grand Chelem parisien son 19e en carrière. Le Serbe devient le premier joueur de l’ère Open à remporter au moins deux fois chaque Majeur.

Vous êtes le premier de l’ère Open à avoir gagné plusieurs fois tous les matches du Grand Chelem ; que pensez-vous de cela ?

je suis ravi et très fier de cette réalisation, de marquer l’histoire du sport que j’aime de tout mon cœur. C’est bien entendu très inspirant et satisfaisant pour moi. Je ne pourrai pas être plus content, plus satisfait du scénario de ces dernières 48 heures. C’est probablement au top 3 de mes plus grandes expériences dans ma carrière tennistique : gagner cette bataille avec Rafa sur son court et puis reprendre aujourd’hui, rebondir aujourd’hui avec des batteries rechargées, une énergie rechargée, pour une bataille de 4 heures et demie contre Tsitsipas, qui était dans sa première finale du Grand Chelem. C’est toujours un piège, parce que quand vous jouez pour votre premier
trophée du Grand Chelem, vous n’avez pas grand-chose à perdre. Je savais qu’il allait démarrer fort, ce qui a été le cas. Le premier set très était serré, il aurait pu basculer. Mais il a juste mieux joué aux moments clés. Puis au deuxième set, je me suis un peu écroulé physiquement et mentalement. Je crois que c’est la fatigue qui m’a gagné. Je l’ai laissé dominer le deuxième set. Et puis, je suis sorti du court, comme ça a été le cas contre Musetti, lors des huitièmes de finale, quand j’étais mené. J’ai réussi à breaker assez tôt au troisième set. J’ai commencé à mieux frapper la balle, à avoir un meilleur rythme, et à ce moment-là, le rythme a glissé de mon côté.

Vous avez dit après votre victoire, lors d’une interview sur le court pour la télévision que lors de votre sortie du court vous vous êtes fait un petit speech après le deuxième set. Est-ce que tu peux nous dire quel genre de speech peut se faire un gagnant de 18 Grands Chelems? 

Quand je me parle, ce n’est pas du tout à haute voix, je garde ça à l’intérieur, dans ma tête. Mais cette fois, cette voix, il y a toujours deux voix en vous : une qui vous dit « tu ne te vas pas y arriver, c’est fini et terminé ». Je peux vous dire que cette voix était très forte après le deuxième set. Mais j’ai eu le sentiment que c’était le moment pour moi de laisser parler l’autre voix pour étouffer la voix qui disait que je ne pouvais pas y arriver.
Je me suis dit : tu peux y arriver. Je me suis encouragé. J’ai commencé à me répéter ça encore et encore dans mon esprit, et à essayer de le vivre avec tout mon corps et tout mon être. J’ai commencé à jouer à ce troisième set. Les premiers jeux, j’ai vu que mon jeu suivait et ça a appuyé cette deuxième voix qui m’encourageait. Ensuite, il n’y avait plus beaucoup de doutes pour moi.

Qu’est-ce que cela représente d’arriver à une
longueur de Nadal et de Federer en termes de Grands Chelems et d’être à 19 ? 

Évidemment, je suis très heureux et fier d’être ici avec la Coupe des Mousquetaires pour la deuxième fois de ma vie. Oui, je suis à côté de Nadal et Federer en nombre de Grands Chelems gagnés, mais je suis concentré sur ma direction, parce que j’ai ma carrière. Je n’aime pas les comparaisons, mais je comprends que les personnes voudraient savoir et nous comparer tous les trois. Oui, je suis très proche, mais je voudrais maintenant faire la fête avec
ma famille, parce que c’est un grand succès pour moi Roland-Garros, c’est très important et le Grand Chelem que j’ai gagné, c’est très particulier.

Propos recueillis par E-A