
Pierre-Hugues Herbert : «Je suis un peu passé par tous les états»
27 mai 2025Pierre-Hugues Herbert s’est qualifié pour le 2e tour de Roland-Garros. Mardi, sur le court n°13, le Français, wild-card, a battu, pour la première fois sur le circuit principal, son compatriote Benjamin Bonzi en cinq sets (7-5, 3-6, 4-6, 7-5, 6-2). Une qualification où il est passé par « tous les états ».
Vivez-vous ça comme un joli clin d’œil, cette qualification au deuxième tour, après tout ce qui vous est arrivé ces dernières années ?
C’est un très, très bon moment. C’est un beau clin d’œil. En tout cas, je suis un peu passé par tous les états sur ce match-là. Voilà, c’est un beau cadeau, c’est vrai. C’est ma seizième participation à Roland-Garros, quand même. Je ne fais pas partie des jeunots de ce tableau. Le fait, après, les 3, 4 dernières années un peu difficiles, arriver à gagner ce match, c’est un beau clin d’œil. Je suis hyper heureux d’être au deuxième tour.
Vous considérez-vous toujours comme un joueur un peu spécial, un joueur de service-volée ? Un peu spécial, un peu à part ?
Je pense que j’ai un style de jeu un peu différent, ça c’est certain. Aujourd’hui, il y a tout de même énormément de joueurs qui frappent très, très fort, qui ont de très grosses qualités de balles, et qui cassent beaucoup la balle. Je ne me considère pas comme un joueur comme ça. Je pense que j’ai un jeu un peu plus varié, un jeu où je peux aller au filet, et donc, un jeu un peu différent. Ça, c’est certain. Après, pour le coup, oui, j’ai fait quelques services-volées sur ce match-là, mais peut-être pas assez même… Mais dans ces conditions, il pleuvait, ce sont des conditions difficiles pour jouer un jeu vers l’avant.
À quel point le changement de surface par rapport aux cinq duels précédents a joué un rôle dans votre victoire ?
Ce qui est rigolo avec Benjamin (Bonzi), on s’est écrit en début de semaine… On a l’impression d’être un peu maudits, on ne fait pas souvent les mêmes tournois, et on a fait que se jouer sur les tournois où on était ensemble ! On s’écrivait. Quand je lui ai écrit, c’était pour prendre un peu des nouvelles, parce que je sais qu’il s’était fait bien mal aux obliques à Madrid. Je venais aux nouvelles, espérant que cela aille bien, qu’il puisse jouer Roland. À aucun moment, je n’ai pensé à ça. Il m’a dit : “On peut se faire un entraînement fin de semaine.” On parlait d’un entraînement le samedi avant le tournoi. En rigolant, il a mis un truc du genre : “On va attendre le tableau pour voir.” Je n’y pensais pas du tout. On s’est retrouvé à se jouer, alors qu’il y a une chance sur 126 ou 125… Je ne suis pas bon en mathématiques. En gros, très peu de chances qu’on se joue, et on se retrouve à se jouer ! On a quand même l’impression d’être un peu maudits.
Sur ce match-là, il y avait ça à gérer. C’est sûr, on jouait sur une autre surface, en Grand Chelem, ce n’était pas un match Challenger, mais un match à enjeu. Après, j’ai essayé de gérer tout ça… Et ne pas trop me concentrer sur son état, savoir s’il jouerait à fond… J’ai vite vu que cela allait, ses obliques, parce qu’il a vite bien servi. Ensuite, essayer de combattre finalement ces mauvais automatismes que j’ai pu avoir, où j’ai toujours eu des combats, mais je ne m’en sortais jamais, ce n’est jamais moi qui gagnais. Et donc, oui, le changement de surface, c’est forcément un peu différent, ça change un peu la chose. Mais c’est plutôt tout ça que j’ai essayé de préparer au mieux.
Votre prochain adversaire est Joao Fonseca (il s’agira d’une première confrontation). Avez-vous suivi son début de carrière un peu tonitruant ?
Oui, je l’ai suivi, parce que depuis 2-3 ans, je suis beaucoup passé par les challengers, et il est un peu passé par là l’année dernière, donc je l’ai vu. En plus, je l’ai aussi croisé en Coupe Davis, puisqu’on les a joués à Orléans. C’est un jeune qui monte. Je l’ai vu énormément gagner sur ce début d’année, sur une tournée australienne où il a extrêmement bien joué. Déjà, le fait de jouer un étranger, c’est sûr que ça me fait plaisir, à Roland-Garros, ce n’est pas la même chose quand on joue un Français.
Propos recueillis par E-A à Roland-Garros