Roger Federer : «J’avais le sentiment d’être en contrôle»

Roger Federer : «J’avais le sentiment d’être en contrôle»

20 janvier 2020 Non Par SoTennis
Retour gagnant pour Roger Federer. Lundi, le Suisse a remporté son premier match, officiel depuis novembre dernier. Vainqueur de Steve Johnson en trois sets (6-3, 6-2, 6-2) au premier tour de l’Open d’Australie, l’actuel n°3 mondial reste satisfait de son entrée en lice et concentré pour la suite de son tournoi.

Vous sembliez appréhender un peu ce début de tournoi?

Je n’ai pas joué de matches, à proprement parler, depuis des semaines et 95 % des joueurs arrivent ici en ayant joué des matches avant. Je n’en fais pas partie. Maintenant, j’en ai un. Je pense réellement que pour moi les trois premiers tours me permettront d’avancer, de chasser à nouveau à la pression, rester calme quand tu as une balle de break à sauver ou quand tu es à 30A, mené un set à rien ou un break contre toi. Cette sorte d’inconnu qui peut parfois un peu faire peur. Aujourd’hui (lundi), il n’y a rien eu de tout ça, car j’ai breaké très tôt dans chaque set et j’ai été capable ensuite de jouer un peu plus libéré. Avec aussi le sentiment d’avoir de la marge. Dans tout ce que je faisais, j’avais le sentiment d’être en contrôle des choses. Ce ne sera peut-être pas le cas au tour suivant, donc je dois être vigilant. Tour par tour, point par point, mentalement. Je sais que d’autres joueurs jouent très bien en ce moment. Donc c’est important de rester très calme

Comment vivez-vous le fait que les attentes soient peut-être un peu moins élevées autour de vous lors de cet Open d’Australie?

Actuellement, les attentes sont totalement différentes. C’est normal. Ceux qui connaissent le tennis savent que tu ne peux pas mettre le mec de 38 ans comme favori n°1. Les Grands Chelems sont longs, deux semaines où il faut rester en forme. J’ai l’expérience pour gérer ce genre de choses, ce genre de matches. Mais d’autres à 25 ans, 30, 32, 33 ans, comme Rafa et Novak qui sont au meilleur de leur forme, eux devraient être un peu plus dans le groupe des favoris. Alors forcément, ça m’ôte un peu de pression, même si certains pensent que je ne peux jamais perdre (sourire). Je ne peux plus aller dans les tournois, comme en 2004, 2005, 2006, 2007, où je gagnais quasiment un tournoi sur deux ! Parce que je ne le fais plus, les attentes sont moins hautes et c’est aussi ce qui est agréable.

Vous avez gagné l’Open d’Australie six fois. En quoi un succès ici peut-il vous aider à lancer la saison?

Quand vous gagnez, c’est du tout bon derrière. Même quand tu fais une demie et au-delà, tu sais que tu es en forme. Tu sors de l’intersaison et tu prends de la confiance. Tu t’es entraîné, tu as travaillé sur ton corps et ça fonctionne. Le problème parfois, c’est de jouer trop de matches et de ne pas avoir le bloc de travail suffisant. Vous jouez juste pour gagner, pour vous frayer un chemin jusqu’à la victoire et vous oubliez de jouer proprement au tennis. L’Open d’Australie est un bon indice si vous jouez bien, mais il n’y a pas de drame pour le reste de la saison si les choses ne se passent pas comme vous voulez selon moi. Ce serait plus inquiétant, si dans le courant de la saison, le succès n’est pas là et qu’il vous manque un bloc d’entraînement. C’est pourquoi j’aime bien pouvoir rallonger mes sessions d’entraînement, deux fois par an. Je pense que ça m’aide à mettre mon jeu en place.

Que pensez-vous de la vitesse du court. Est-il plus rapide ou plus lent que l’an dernier?

Je pense que c’est similaire à l’an dernier. Les balles sont rapides lorsqu’elles sont neuves. Tout dépend s’il y a beaucoup d’échanches. Tout dépend aussi de qui tu joues et comment tu adaptes ton jeu par rapport à ton adversaire. On verra les prochains jours avec des conditions différentes.

Propos recueillis par E-A