Stan Wawrinka : «Je me concentre sur le présent, tout simplement»

Stan Wawrinka : «Je me concentre sur le présent, tout simplement»

14 mars 2023 Non Par SoTennis

Stan Wawrinka s’est qualifié pour les huitièmes de finale du Masters 1000 d’Indian Wells où il affrontera l’Italien Jannik Sinner. Lundi, le Suisse a battu en trois sets (6-2, 6-7, 7-5) Holger Rune, tête de série n°7. Une victoire révélatrice des bonnes sensations retrouvées du Vaudois.

Pour vous, que représente cette victoire face à Holger Rune ?

C’est une super victoire, c’est sûr. Importante. J’aurais dû conclure au deuxième set, j’ai perdu le fil de mon jeu, j’ai été nerveux, j’ai repensé à ce que je devais faire et pas assez à ce que je faisais, et ça m’a échappé. Mais je suis très content parce que je me suis accroché. Je suis resté dedans.

C’était une rencontre particulière depuis votre match au Masters 1000 de Paris-Bercy où vous lui aviez conseillé d’« arrêter de se comporter comme un bébé. » Avez-vous tenté de jouer sur ce contexte ?

Non! On s’est joué à Bercy, j’ai eu une balle de match, il a bien joué et il m’a battu avant de remporter le tournoi. Depuis, il a vachement évolué. C’est juste que si moi je me sens mieux, ça se sent en face. Les adversaires le ressentent, ça leur met plus de doutes. Lui est dans une période particulière. Entre ce qu’il fait, ce qu’il a envie de faire, et où il en est actuellement, forcément il se cherche un peu.

À la fin du match, au filet, Holger Rune vous a un peu provoqué en vous demandant si « cette fois, vous aviez encore quelque chose à (lui) dire ». Comment l’avez-vous pris ?

Il n’y a pas grand-chose à dire là. La seule chose que je peux ajouter, c’est que c’est un jeune joueur, un très grand champion déjà avec un potentiel énorme. Mais il se fait une réputation dans les vestiaires qu’il regrettera un jour.

En êtes-vous là où vous vouliez être après votre retour de blessure ?

Les choses avancent bien ces dernières semaines. J’enchaîne de bonnes victoires. Je continue à progresser. Je sens que je deviens plus fort tennistiquement et physiquement. Quand je joue les matches, je me sens bien.

Où se situer par rapport à ce niveau qui vous a amèné à gagner des tournois du Grand Chelem ?

Je ne recherche pas à retrouver le niveau que j’avais avant. Le tennis, c’est un sport difficile dans le sens où il ne faut jamais se baser sur les moments où on a bien joué. Le plus important, c’est ce qu’on fait quand on ne joue pas bien ou qu’on ne se sent pas bien. La majorité des matches, on ne se sent pas très bien. Si on se base sur son meilleur niveau, ou sur les sensations d’une bonne semaine, on ne sera jamais satisfait et on perdra beaucoup de matches qu’on aurait dû gagner. Je me concentre sur le présent, tout simplement. Où je peux évaluer mon niveau de jeu, c’est quand je m’entraîne, comment je bouge, comment je sens la balle. Depuis quelques mois, dans la majorité des entraînements, je me sens très fort. Il faut juste placer la jauge en dessous pour les matches. Parce qu’il ne faut pas chercher à comparer. Et plus on monte le niveau à l’entraînement, plus ça suit en match, forcément.

Vous êtes revenu dans le top 100 depuis la semaine dernière…

C’est de toute évidence une étape importante après en être sorti pendant si longtemps. C’est un nombre important et je veux continuer à grimper, et tenter d’être tête de série dans les Grands Chelems.

Vous êtes reparti en mode “Stanimal” ?

Je suis reparti pour avoir 38 ans bientôt (il sourit). Ce qui m’arrive ne me surprend pas parce que j’ai toujours voulu repousser mes limites. Et bien sûr que je suis très heureux à mon âge de pouvoir rivaliser avec un jeune Top 10 de 19 ans sur trois sets. Mais je suis lucide. Il y a des hauts et des bas. Ça ne va pas juste monter comme ça indéfiniment, je le sais très bien. J’ai du plaisir, énormément d’envie. Tant qu’il y a cette volonté d’aimer ce que je fais, de voir que je suis compétitif avec les meilleurs, je suis bien ! Il y a eu des moments formidables avec le public à Bâle l’an passé et je profite de chaque instant parce que je sais que c’est bientôt fini.

Propos recueillis par E-A