Un challenger à la Villa

17 mai 2015 Non Par SoTennis
Challenger tour

©SoTennis

Alors que les cadors du circuit ATP se sont donnés rendez-vous cette semaine à Rome, pour y disputer le dernier grand rendez-vous terrien avant Roland-Garros, le circuit secondaire ne s’est pas arrêté pour autant. Pendant que les membres du Big 4 vivaient des fortunes diverses, la Villa Primrose (club de tennis et de hockey sur gazon situé à Bordeaux) accueille la huitième édition du BNP PARIBAS PRIMROSE, dont la qualité d’organisation fait toujours déplacer les foules, à commencer par de nombreux joueurs français, en quête de victoires à l’approche du « French Open ».

Le répétera-t-on jamais assez, atteindre le plus haut niveau du tennis mondial, est un véritable parcours du combattant . Y parvenir, est loin d’être une certitude pour ceux ambitionnant de jouer les premiers rôles. Pour espérer un jour rejoindre l’élite, les joueurs du circuit professionnel doivent tout d’abord user leurs cordes sur le circuit secondaire, en particulier sur le « challenger tour ». Tout au long de l’année, c’est plus de 130 tournois qui sont organisés à travers le monde, et qui permettent de glaner de précieux points ATP. Le BNP PARIBAS PRIMROSE est l’un d’entre eux. Depuis 2008, date de sa première édition, les terrains de le Villa Primrose (membre de l’association internationale des Clubs Centenaires) accueille cet événement qui tient une place particulière, dans le microcosme du tennis. Placé à une semaine de Roland-Garros, bénéficiant de nombreux courts en terre battue, et utilisant les mêmes balles que le Grand Chelem parisien, ce rendez-vous est particulièrement prisé par les tennismen classés au-delà de la 100e place mondiale. Mais pas que. A l’image de Sergiy Stakhovsky classé 51e. L’Ukrainien, qui défend les couleurs de la Villa Primrose lors des interclubs, n’a pas hésité une seconde, à revenir disputer une épreuve à laquelle il aurait pu s’abstenir de jouer, et où il a été désigné tête de série n°1. « Depuis le début de saison j’ai amélioré mon classement. En 2014 j’ai disputé ce tournoi que j’aime, pour progresser notamment sur ce plan là, précise Stakhovsky. Cette année, la situation est différente pour moi, je reviens ici pour le plaisir de retrouver la ville de Bordeaux, ce club, où l’organisation y est excellente, mais surtout pour préparer au mieux Roland-Garros. L’adéquation est parfaite. » Même son de cloche pour les nouveaux arrivants. A l’image de Lucas Pouille. Le Frenchie qui a bénéficié d’une wild-card, et qui a foulé pour la première fois les terrains de primrose, ne cache pas sa satisfaction d’évoluer dans ces conditions. « Le club de la Villa Primrose est très beau, et c’est très agréable d’y jouer» dixit « la pouille ». Des propos qui raviront certainement le directeur du tournoi Jean-Baptiste Perlant. Ancien joueur professionnel, il connaît parfaitement tous les rouages du tennis de haut niveau, et a mis toute son énergie, pour encore une fois proposer avec son équipe un plateau relevé. Avec lui, les choses sont simples. Tout se passe dans l’échange, et la franchise. Avec son smartphone greffé à sa main droite, durant près de 10 jours, il a répondu aux nombreuses sollicitations qu’il a reçu, sans jamais laisser transparaître aucun signe d’agacement. Pour lui le leitmotiv est que « l’esprit club », puisse être maintenu durant cette semaine du Challenger. Dans ces conditions, il est simple pour les spectateurs de côtoyer, voire même d’aborder les joueurs. Pour les journalistes de les solliciter, comme au temps où la simplicité d’approche n’avait pas encore été accaparée par les hommes de l’ombre, qui distillent désormais au compte goûte, les réponses favorables aux demandes d’interview.

Un air de Roland

Dans le parc de la Villa Primrose, l’heure est donc à la fête. Du côté du village des partenaires, où de nombreuses rencontres ont ainsi pu être organisées, la satisfaction de collaborer à un tel événement prédomine. Les membres du club, les spectateurs, et les curieux de passage ont tous ainsi pu baigner dans une atmosphère digne des tournois les plus prestigieux. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre au détour d’une conversation, ou encore d’une question portant sur la billetterie, le nom de Roland-Garros cité comme exemple. Même si la comparaison s’arrête là, il est néanmoins vrai qu’un air de « Roland » plane au-dessus des courts, qui ont accueillis jadis René Lacoste et Suzanne Lenglen. De cette époque, reste les photos en noir et blanc, accrochées sur les murs du players’ restaurant, où toute une équipe est aux petits soins avec les joueurs. Il faudrait donc être très difficile pour ne pas apprécier la douceur de vivre de ce challenger, qui a tout d’un grand.

E-A