Ben Shelton, à l’international

Ben Shelton, à l’international

18 janvier 2023 Non Par SoTennis

Ben Shelton, 20 ans, entame sa première saison chez les pros. Après s’être fait connaître l’été dernier en écartant Casper Ruud lors de l’entrée en lice du Norvégien au Masters 1000 de Cincinnati, le gamin d’Atlanta, désormais classé à la 89e place mondiale, est sorti pour la première fois de sa vie de son pays. Destination les terres australes, pour débuter une nouvelle vie, de joueur, à l’internationale.

« Tout ce bleu, cela n’a presque pas l’air réel. C’est comme un monde alternatif. » lâche Ben Shelton en découvrant la semaine dernière les courts de Melbourne Park. Pour la première fois de sa vie, l’Américain est sorti de son pays. L’actuel 89e mondial, entame sa première année sur le circuit ATP et doit à présent utiliser son passeport pour exercer son job de joueur professionnel. Classé à la 573e place mondiale début janvier 2022, le gamin d’Atlanta a terminé la saison dernière dans le top 100.

Pour y parvenir, il a enchaîné en novembre dernier trois victoires consécutives en tournoi Challenger pour assurer sa présence dans le tableau principal de l’Open d’Australie, malgré une wild-card qui lui tendait les bras. « Ben ne voulait pas voir ce W.C (wild-card) à côté de son nom, explique l’un de ses entraîneurs Dean Goldfine. Il était épuisé d’avoir joué trois semaines de suite, mais il a réussi à enchaîner les victoires et à intégrer le top 100. » Son tennis offensif, c’est sur le circuit universitaire américain que Ben Shelton, le gaucher, l’a façonné. Double vainqueur de la NCAA pour l’Université de Floride, c’est au mois de mai que son clan a décidé de tenter l’aventure du monde professionnel. « Je suis vraiment ravi de jouer le tableau principal de mon tout premier Grand Chelem hors du pays souligne-t-il. Il y a peut-être huit mois, je ne pensais pas que je serais dans cette position, mais j’ai de la chance d’avoir une bonne équipe autour de moi pour m’aider. » À commencer par son père, Bryan, qui est aujourd’hui entraîneur de tennis masculin à l’Université de Floride, mais qui a été dans une autre vie joueur professionnel, occupant à son meilleur le 55e rang mondial, atteignant les huitièmes de finale de Wimbledon en 1994, après s’être extirpé des qualifications. Lui, qui a surtout été son premier coach et qui s’occupe encore de son fils « « Même s’il n’était pas le plus heureux au monde d’aller sur le court et de s’entraîner avec moi raconte-t-il. Dès qu’il a pu se frotter à la compétition, les lumières de ses yeux se sont allumées. Certaines personnes évitent la compétition, lui, il ne l’a jamais fait. » Pour son, autre, entraîneur Dean Goldfine, son protégé peut viser grand. « Ses dons naturels, le fait qu’il soit athlétique, son amour pour la compétition et pour relever les défis sont ses principales qualités, dit-il. Je pense que Ben a la possibilité d’être un grand joueur qui peut, un jour, aller chercher un Grand Chelem. Il a toutes les variations dans le jeu que vous voyez chez les meilleurs joueurs et être gaucher aide, sans aucun doute. » Après un passage à Adelaïde puis à Auckland, c’est à Melbourne que Ben Shelton s’est plongé dans le grand bain de la première levée du Grand Chelem de l’année, dans la peau d’un joueur, désormais, itinérant. Allant même s’entraîner sur la Rod Laver Arena avec un certain Rafael Nadal, à la recherche d’un puissant partenaire d’entraînement gaucher, pour préparer son match du premier tour contre le Britannique Jack Draper.

Après avoir enregistré au Happy Slam sa première victoire en simple en Majeur, Ben Shelton s’apprête à affronter au deuxième tour de l’Open d’Australie le Chilien Nicolas Jarry. Symbole du passage gagnant entre le circuit universitaire et le circuit ATP, le natif d’Atlanta, qui suit des études de commerce en ligne, ne pourra pas cette année, à son grand regret, représenter l’équipe de Florida Gators, pour une bonne raison. Celle d’être désormais un joueur de tennis professionnel à l’international.

E-A à Melbourne