Dans la nouvelle école de tennis

17 septembre 2014 Non Par SoTennis

©FFT

À l’aube d’une nouvelle saison tennistique, un nouveau univers pensé et créé pour les enfants, va voir le jour. Dont l’enjeu est de faire rêver ces derniers, en leur offrant un environnement ludique et adapté à leurs attentes, tout en les accompagnant dans leur progression, dans la nouvelle école de tennis. Arnaud Di Pasquale, directeur technique national à la Fédération Française de Tennis, évoque pour So Tennis la réforme des moins de 12 ans, que la FFT s’apprête à lancer, et qui s’annonce comme l’un des gros chantiers de son mandat, à la tête du tennis français.

Au 1er Octobre 2014 la réforme des moins de 12 ans sera effective, pouvez-vous en présenter son principe?
Nous avons mis au cœur de notre réflexion l’enfant. Jusqu’à présent la compétition été globalement calquée sur celle des adultes. Donc il était important qu’une refonte puisse avoir lieu. Les premières pistes de travail ont été de changer l’évaluation. Désormais il n’y a plus de classement administratif jusqu’au 11 ans, mais comme à l’instar du judo, un code couleur, qui n’est pas une ceinture, mais la couleur des poignets éponge, donne le niveau tennistique de l’enfant. À présent il faudra atteindre une couleur (ndlr : orange) avant de débuter les compétitions homologuées. L’apprentissage du tennis sera encore plus ludique. Si ces enfants ont bien appris à jouer au tennis, ils y joueront toute leur vie, si l’apprentissage a été bon.

« Cette réforme a mobilisé toute une équipe à la direction technique nationale, pendant près de trois ans»

La suppression du classement pour cette catégorie d’âge est un point important de cette réforme, comment comptez-vous motiver ces jeunes sans système de « classification»?
C’est certain que cette suppression peut représenter un risque. Mais en même temps il y a d’autres moyens pour motiver ces enfants. Le code couleur mis en place s’appuie sur un meilleur apprentissage pour valider leur niveau. Régulièrement il y aura des « examens de passage » effectués par les enseignants de club, pour passer d’une couleur à l’autre. Désormais ce n’est plus seulement la compétition qui va régir le système de notation, mais cette nouvelle école de tennis.

“Galaxie tennis” en démonstration sur le central de Roland-Garros. ©FFT

Au-delà de tout cela, y aura-t-il dans les clubs de tennis, une nouvelle façon « d’enseigner » à ces enfants?
Tout un univers plus ludique va accompagner cette réforme puisqu’elle se nomme « Galaxie tennis » avec quatre personnages (ndlr : nommés Zoé, Hugo, Arthur et Lou) qui vont illustrer cette réforme. Au niveau de la compétition, cette dernière sera également beaucoup plus ludique et à âge réel. Elle permettra désormais de disputer plusieurs matches sur une journée, avec des formats de jeu réduit. Le but de cette réforme, a pour principal objectif de fidéliser ces jeunes. Ainsi que les former le mieux possible, avec une réelle progressivité dans cette formation, et une compétition adaptée. Jusqu’à présent sur plus de 200 000 jeunes de cette âge, il y avait moins de 10% de compétiteurs.

« Grâce à un tour de France nous avons rencontré près de 5000 personnes liées à cette réforme»

Depuis quelques années, les licenciés chez les filles dans cette tranche d’âge ne poursuivent pas la pratique du tennis. Que comptez-vous entreprendre pour endiguer ce phénomène?
L’endiguer cela va être compliqué, en tout cas nous tentons de nouvelles choses. Nous savons que lorsque cela fonctionne mieux, c’est quand les équipes qui encadrent ces jeunes filles sont féminines, car l’approche psychologique est différente. D’ailleurs nous souhaitons féminiser la profession. Par exemple, les ligues qui arrivent à développer un peu plus que les autres la pratique du tennis pour les jeunes filles, sont des ligues qui ont dans leurs équipes un peu plus d’enseignantes professionnelles. Un championnat par équipe mixte, va également voir le jour, où finalement, c’est l’addition de tous les points qui vont faire la victoire ou la défaite. Les compétitions féminines seront encore plus adaptées, afin qu’elles puissent s’y plaire un peu plus. Leur approche est légèrement différente par rapport aux garçons.

D’un point de vue pédagogique, les 5000 clubs dotés d’une école de tennis, ont-ils eu des formations, pour inculquer tout cela ?
Grâce à un tour de France nous avons rendu visite aux différentes ligues, aux présidents de club, aux enseignants. Nous avons rencontré près de 5000 personnes liées à cette réforme. Nous souhaitions rassembler et donner la parole aux différents acteurs, qui feront la réussite de cette réforme, et qui va entraîner un grand changement, notamment pour les enseignants professionnels. C’est pour cela que nous les avons accompagné, rassuré, voire même convaincu du bien-fondé de ce projet. D’où l’intérêt de ce tour de France qui s’est étalé sur 3 mois. Depuis, des guides pédagogiques sont disponibles, un site Internet dédié (ndlr : www.galaxietennis.fr) permet de retrouver toutes les informations liées à cette réforme. De plus une formation initiale de 7h est proposée aux enseignants, pour qu’ils puissent mieux l’appréhender avant sa mise en place au 1er octobre. Les responsables de la formation continue, comme les conseillers techniques régionaux, sont en charge de rassembler les enseignants professionnels en région pour les former.

Propos recueillis par E-A