Grégoire Barrère : «Le public était à fond»

Grégoire Barrère : «Le public était à fond»

22 mai 2022 Non Par SoTennis

Grégoire Barrère s’est qualifié pour le deuxième tour du tournoi de Roland-Garros où il affrontera John Isner tombeur de Quentin Halys. Dimanche, sur le court 14, le 209e mondial, bénéficiaire d’une wild-card, s’est imposé en cinq sets (3-6 6-2 0-6 6-3 6-4, en 3h14) face au Japonais Taro Daniel.

Quels sont les premiers sentiments, les premières émotions qui arrivent après cette victoire ?

Très content, tout d’abord parce que je ne m’attendais pas forcément il y a 3 semaines à être dans le tableau de Roland. Gagner le premier tour en 5 sets, le public a été chaud bouillant dès l’entrée sur le court. C’était vraiment sympa. Première Marseillaise, le public était à fond, ils m’ont soutenu jusqu’au bout. Il y a eu des hauts et des bas dans ce match, mais j’ai réussi à m’en sortir. Du coup je suis ravi.

En quoi le public vous a porté aujourd’hui ? Comment avez-vous ressenti ce plus, sur ce court 14 ?

Forcément, quand il scande ton nom, qu’il chante la Marseillaise, tu as un peu de frisson. Il faut quand même arriver à bien se reconcentrer et jouer. Cela donne de l’énergie en plus. Pour l’adversaire, ce n’est pas non plus facile aussi. Le public était vraiment chaud, c’était vraiment cool. Dans les moments importants, cela t’aide à t’engager plus, à aller chercher les points, et pas forcément à retenir et attendre la faute. C’est en cela que le public m’a aidé aussi, à aller chercher des retours sur deuxième assez agressif pour le déstabiliser. Ils m’ont soutenu tout au long du match. Je les remercie pour cela.

Vous avez eu une conversation assez importante avec votre staff à Split. Cela a été un moment pas forcément évident. Est-ce que justement, cela vous a permis derrière de vous relancer ?

Oui, c’est clair qu’il y a toujours des conversations dans une carrière qui sont importantes. Celle-ci en fait partie. J’étais un peu perdu. Je ne m’entraînais pas très bien. Je faisais les choses, mais les intentions n’étaient pas là, forcément, à l’entraînement. Et mon coach m’a bien défoncé à ce moment, comme il sait bien me le faire de temps en temps. C’est très rare, donc je sais que quand il le fait, c’est que cela ne va pas du tout. Il a été après beaucoup avec moi ces dernières semaines. On est reparti à l’entraînement. Cela n’a pas tout de suite payé, mais il y avait déjà du mieux à Ostrava, cela a été aux 3 sets, cela jouait un peu mieux. J’étais plus combatif. De fil en aiguille, j’ai commencé à gagner des matchs. La confiance est revenue. Je me suis un peu plus relâché. On va dire que si j’en suis là aujourd’hui, tout part de cette conversation, où il a su me rentrer dedans et trouver les mots pour que cela fasse « tic » dans ma tête. Le lendemain, on est reparti à l’entraînement. Je ne vous cache pas que le niveau n’était vraiment pas terrible, mais au moins, j’essayais. Je me suis longtemps entraîné ces derniers temps. Je suis très content que cela paye rapidement. Honnêtement, on ne pensait pas que cela paierait aussi rapidement. On s’était dit : on va essayer d’avoir un niveau convenable pour les qualifications de Roland, mais si je continuais dans ce sens-là, ça n’allait pas le faire du tout.

C’est ta deuxième victoire à Roland-Garros, dans votre carrière. Par rapport à 2019, elle a quelle saveur, celle-là ?

Déjà, je joue un joueur qui est un peu plus un terrien que celui que j’avais joué en 2019. Déjà rien que pour le match, 5 sets, à Roland-Garros, cela fait plaisir, sur ce terrain, le court 14, qui est vraiment super cool à jouer. Franchement, il y a 3 semaines, un mois, je me disais : c’est impossible que je gagne un match en qualification. C’est clair que je suis surpris d’en arriver là aujourd’hui. Après, je me sens bien. À Aix, c’était encore un peu dur, mais j’ai réussi à gagner. Depuis Bordeaux, je sens que je joue bien, je rejoue mieux. Je retrouve un niveau de jeu que j’avais connu avant. Je savais que je pouvais gagner aujourd’hui. La seule interrogation, c’étaient les 5 sets, cela faisait longtemps que je n’en avais pas joué. Il y avait un peu cela qui me trottait dans la tête avant le match. Finalement, je m’en suis plutôt bien sorti, j’ai bien géré. Je suis très content d’en être sorti aujourd’hui. Je pourrais dire que j’ai gagné en 5 sets à Roland-Garros, au moins une fois.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros