Lucas Pouille: « J’essaye de ne pas me mettre de limite »

19 mai 2015 Non Par SoTennis
Lucas Pouille

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Le rendez-vous a été pris sur la terrasse de la Villa Primrose, où il disputait pour la première fois le tournoi challenger, que ce club centenaire organise depuis 2008. Par une belle après-midi ensoleillée, Lucas Pouille a bien voulu répondre à nos questions. Classé à la 91e place mondiale, le Frenchie ne cesse de progresser. A quelques jours de Roland-Garros où il disputera le tableau final, après l’obtention d’une wild-card, “la pouille” revient pour So Tennis, avec toute l’humilité et la sérénité qui le caractérise, sur son parcours et sur ses ambitions, qui sont “no limit”.

Suite au Masters 1000 de Monte-Carlo, vous avez intégré le Top 100, pour la première fois de votre carrière. Qu’avez-vous ressenti à ce moment?
J’étais content car cela va me permettre de rentrer dans le tableau final de Wimbledon, directement de part mon classement, sans passer par les qualifications. Mais c’est qu’une étape, j’espère aller bien plus loin.

Lors de ce tournoi vous avez affronté au 2e tour, Rafael Nadal. Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ce match?
Tout d’abord il faut rentrer sur le terrain avec l’ambition de gagner. C’est sûr que face à lui, surtout sur terre battue, c’est pas évident. Je n’avais pas vraiment fait le match que j’espérais faire, mais néanmoins par la suite j’en ai tiré plusieurs choses positives, notamment de cette rencontre, qui vont me permettre d’avancer pour l’avenir.

Ce n’était pas la première fois que vous affrontiez un joueur de ce niveau, l’an dernier à Bercy où vous étiez sortis des qualifs vous aviez défié en 8es de finale Roger Federer, c’était un rêve de gosse de le jouer?
Oui c’était un rêve de gosse. C’était surtout mon idole quand j’étais plus jeune. Mais lorsque je l’ai affronté je l’ai considéré comme un adversaire il n’était plus l’idole de mon enfance. J’espère aujourd’hui rencontrer ce genre de joueur de plus en plus souvent, et qu’ils soient mes adversaires au quotidien.

« L’objectif n°1 c’est vraiment de rester en bonne santé »

Après avoir battu des joueurs du Top, 50 ou encore du Top 20, vos objectifs doivent-être élevés pour cette saison?
J’essaye de ne pas me mettre de limite. Rentrer les 50 ce serait bien car cela me permettrait de rentrer dans tous les tableaux. Comme première étape avant de viser plus haut, ça serait déjà bien. C’est pas un objectif pour cette saison, je ne me dis pas si je n’y arrive pas cette année ma saison est ratée. Ce passage dans les 50 serait une étape, qui signifierait que je poursuis ma progression. Que ça arrive dans trois semaines ou dans quatre mois, n’a pas d’importance, même si je vais essayer de mon côté que cela puisse arriver le plus vite possible, tout en étant patient.

Votre progression au classement est régulière, pourtant votre cheminement a été sans cesse perturbé par différentes blessures. Quel est votre rapport avec ce corps qui peut parfois vous jouer des tours?
Aujourd’hui ça va de mieux en mieux, mon corps a été surtout « défaillant » lorsque j’étais un peu plus jeune, notamment chez les juniors où j’ai été beaucoup arrêté. L’an dernier il vrai que j’ai été arrêté durant quatre mois, ce qui est beaucoup sur une saison de 10 mois. Dernièrement j’ai eu un pépin à l’épaule qui m’a contraint d’être de nouveau arrêté pendant quelques semaines. L’objectif n°1 c’est vraiment de rester en bonne santé.

Depuis septembre 2012 vous êtes l’un des pensionnaires du CNE où vous avez rencontré votre entraîneur Emmanuel Planque qui vous accompagne toujours. Quels ont été vos premiers échanges avec lui?
La première étape a été tout d’abord d’apprendre à se connaître. Tout de suite cela à plutôt bien fonctionné. J’ai remporté avec lui mes deux premiers Futures en jouant un bon tennis. Tout de suite nous sommes partis sur une bonne relation. Et tout se passe toujours aussi bien aujourd’hui.

« J’espère faire un bon tournoi cette année »

Avez-vous travaillé en priorité avec lui votre identité de jeu?
Oui, c’était d’avoir une façon de jouer bien particulière, et non pas de jouer des coups pour jouer des coups. Mais plus savoir ce qu’on fait, avoir des schémas de jeu en tête. Pour cela, nous avons beaucoup travaillé sur la technique, le physique et le mental. Je pense avoir progressé un peu partout, ce qui a fait que j’ai eu des bons résultats, et que j’ai continué à progresser régulièrement.

Jusqu’à présent le CNE se situe au sein même du stade Roland-Garros, côtoyer ce lieu en dehors de la période du tournoi vous a-t-il aidé à mieux l’appréhender lors de votre première participation ?
Pas vraiment, car l’ambiance y est totalement différente. Ce qui est plaisant c’est de disputer le tournoi. A ce moment là, lorsqu’on voit d’un côté le court Philippe-Chatrier et de l’autre côté le Suzanne-Lenglen ça fait quelque chose. Tout comme quand j’ai disputé pour la première fois un match sur le Suzanne-Lenglen (ndlr: en 2013 au 2e tour face à Grigor Dimitrov). De jouer sur les grands courts c’est pour ça qu’on fait ce sport.

Pour vous ce tournoi de Roland-Garros que représente-t-il?
Pour tout Français on a envie de bien jouer. En m’entraînant là-bas, jouer sur ces courts c’est agréable. Lors de ce Grand Chelem j’ai ma famille qui vient pour m’encourager, et jouer devant eux à Roland-Garros dans notre pays, ça me tient à cœur de bien jouer là-bas. J’espère faire un bon tournoi cette année.

Propos recueillis par E-A