Les passeurs d’émotions (3/4)

18 décembre 2014 Non Par SoTennis

Tout au long de l’année grâce à leurs articles, leurs commentaires, leurs photos, ils font vivre le tennis. Tels des passeurs d’émotions, ils permettent aux lecteurs, aux auditeurs, aux téléspectateurs, de les accompagner le temps d’une conférence de presse d’après-match, où sous le halos d’une salle d’interview, ils arrivent à glaner les confessions des champions. Ou encore dans l’antre sombre d’une tribune, d’où ils suivent avec attention, toute la dramaturgie que la petite balle jaune peut offrir. Thibault Le Rol journaliste sportif spécialisé dans le tennis à beIN SPORTS, évoque avec passion son métier, et comment à l’antenne il arrive à faire parler le jeu, et ses silences.

Depuis plus de deux ans vous officiez sur les antennes de beIN SPORTS, mais comment un passionné de tennis devient-il journaliste sportif?
Le journalisme est tout d’abord une vocation. J’ai débuté ma carrière sur une chaîne d’info au service des sports. Mais j’ai toujours été passionné par l’information. Il se trouve que l’une de mes passions est le tennis, de ce fait en tant que journaliste sportif chez beIN SPORTS je vis de très belles journées, qui sont très épanouissantes.

Lorsque vous couvrez un tournoi, avez-vous une préparation particulière avant le début des matches?
Il est nécessaire d’étudier la ville qui accueille le tournoi et son histoire, comme les vainqueurs, les principaux faits marquants lors des précédentes éditions. Je questionne également énormément nos consultants, que ce soit Tatiana (Golovin), Thierry (Champion), Sébastien (Grosjean) ou encore Fabrice (Santoro) pour leur demander leurs points de vue, ou leurs anecdotes, afin de les faire partager à l’antenne. Il est intéressant également de s’appuyer sur eux pour connaître les spécificités du tournoi, s’il est apprécié des joueurs, la vitesse ou la lenteur de la surface.

«Le tennis est un sport « pur » où le silence a une place particulière»

Selon vous le tennis est-il un sport « simple » à commenter, afin de retranscrire les émotions des joueurs, décrire les rebondissements d’un match…
Le tennis est un sport «pur». Le silence a une place particulière. Lors d’un match dès que le serveur s’apprête à servir, c’est le moment pour le commentateur de s’effacer. À mes yeux ce qui est prioritaire également, est le bruit de la balle dans la raquette, les déplacements des joueurs… Commenter le tennis, est aux antipodes du foot. Malgré tout, la difficulté réside dans le fait qu’il faut être synthétique dans nos commentaires. En général nous avons un peu plus de 20 secondes entre chaque point, pour analyser ou glisser une information utile sur le match, ou donner la parole au consultant.

La place du « big data » occupe une place de plus en plus importante dans le sport et dans le tennis en particulier. Êtes-vous friand de ces statistiques?
Nos abonnés méritent d’accéder aux meilleurs données qui puissent leur être utile lors de la retransmission d’un match. Personnellement je suis friand de ces statistiques. Par exemple Roger Federer en compétition lorsqu’il quitte le court, il est très attentif à la feuille de match, et à ses différentes statistiques. Et c’est ce que nous proposons à l’antenne lorsqu’il joue. Parfois ces statistiques amènent une lecture de la rencontre très intéressante, même si la plupart du temps elles traduisent ce que les abonnés ont vu durant un set.

Avez-vous un rêve d’interview, de reportage… à propos d’un joueur en particulier?
Il y a quelques mois Roger Federer a déclaré qu’il ne souhaitait pas publier d’ autobiographie une fois sa carrière achevée. En revanche il n’était pas contre l’idée d’un documentaire retraçant les grands moments de sa vie de champion. De ce fait, si nous arrivons à le convaincre de le réaliser pour beIN SPORTS en nous appuyant sur toute la force du groupe, ce serait un grand moment de télé, pour tous les amoureux de sport et de tennis, et notamment pour moi qui affectionne cet athlète. Mais nous sommes encore loin de tout cela.

Propos recueillis par E-A