Casper Ruud : «Parfois, vous jouez à votre meilleur niveau quand vous ne pensez à rien»

Casper Ruud : «Parfois, vous jouez à votre meilleur niveau quand vous ne pensez à rien»

10 juin 2023 Non Par SoTennis

Casper Ruud se qualifie pour la deuxième année consécutive pour la finale de Roland-Garros où il affrontera Novak Djokovic. Vendredi, le Norvégien, tête de série n°4, a dominé l’Allemand Alexander Zverev en trois sets (6-3, 6-4, 6-0 en 2h08).

Ce match a parfois ressemblé à une démonstration. Aviez-vous ce sentiment d’être en total contrôle ?

Pas nécessairement. Le deuxième set était très important. Dans le premier, j’ai super bien joué, mais ça ne veut pas dire que vous allez gagner le match. J’ai bien tenu le coup en début du deuxième set quand j’ai dû sauver des balles de break et j’ai pu prendre son service derrière. Et quand vous menez de deux sets, ce n’est pas que c’est plus relax, mais vous savez que vous avez de la marge et vous jouez plus détendu. Si je fais une faute, ce n’est pas bien grave, j’ai deux sets d’avance. À la fin, c’était agréable de servir à 5-0. C’est plus confortable que de servir à 5-4 ou 6-5. Vous savez que si vous vous faites breaker, vous avez une autre chance derrière. Et dans le troisième, tout est allé dans mon sens. J’ai fait les points comme il fallait, quand il fallait. J’ai fait de nombreux lobs sur lesquels il a fait des fautes. J’ai bien servi, fait de bons passings. Mais même à 5-0, tout peut changer. Au tennis, rien n’est fini tant que la balle de match n’est pas gagnée.

Vous dites que vous jouez sans pression, qu’est-ce que ça signifie exactement pour vous ?

C’est une façon de penser que je n’ai pas forcément à gagner ce match. Je n’en ai pas un énorme besoin. C’est un mot que j’essaie d’éviter. Ce qui est important, c’est de faire de son mieux pour gagner. Maintenant, je suis en finale, et après deux semaines exceptionnelles, peu importe ce qui arrivera dimanche. Bien sûr, je vais donner mon meilleur. Mais parfois, vous jouez à votre meilleur niveau quand vous ne pensez à rien, quand vous êtes en mode automatique. Si vous pensez toujours à la victoire qui approche ou qui s’éloigne, cela peut vous tendre, vous rendre nerveux. C’est peut-être ce qui est arrivé à Carlos Alcaraz contre Novak (Djokovic). Quand vous pensez trop, que vous êtes nerveux, vous respirez moins bien, vous n’arrivez pas à calmer votre corps. Dans ces situations, c’est facile de stresser et de trop réfléchir. Je vais juste essayer de rentrer sur le court en me disant que ça va être un long match, un marathon. Je vais jouer point après point, tout donner et on verra comment ça se passe.

Avez-vous tiré les enseignements de vos deux autres finales en Grand Chelem ?

Oui, ce qui compte le plus, c’est d’être physiquement prêt. Ce qu’il ne faut pas, c’est ne pas jouer son meilleur tennis, par exemple, si physiquement on n’est pas prêt, sauf si on a des douleurs, si on est fatigué. Ma préparation a déjà commencé : il y a une heure, je suis allé sur le vélo, également dans un bain de glace, pour les muscles, pour la récupération. Ça a commencé. Je pense à dimanche. Mentalement, je vais déjà bien dormir cette nuit. En profiter parce que le sommeil est très important, je crois. Quand on peut avoir 8, 9, 10 heures de sommeil, c’est vraiment super. Je vais essayer de faire ça. Je vais me coucher tard ce soir, c’est certain, mais demain je vais essayer de bien dormir aussi, profiter du fait que j’arrive en finale. Dimanche, quand je vais me réveiller, je crois que je ne vais sûrement pas trop parler, pas trop de personnes autour de moi. Je vais rester dans ma bulle. Je vais voir si j’arrive à sortir ma carte à moi ! C’est vrai qu’on n’arrive pas souvent à jouer une finale de Grand Chelem, ça vaut la peine ! Je vais essayer de sortir mon meilleur tennis physiquement, mentalement aussi, et tactiquement. Voilà, mon meilleur jeu est mon meilleur plan de jeu pour dimanche.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros