Ash Barty : «C’est totalement incroyable»

Ash Barty : «C’est totalement incroyable»

29 janvier 2022 Non Par SoTennis

Ash Barty remporte l’Open d’Australie. Samedi, en finale, la n°1 mondiale bat en deux sets (6-3, 7-6) l’Américaine Danielle Collins. Elle devient la première joueuse australienne à s’imposer à Melbourne depuis Chris O’Neil en 1978.

C’est fait! Une Australienne a enfin remporté l’Open d’Australie de nouveau. Que ressentez-vous ?

C’est totalement incroyable. Nous avons de la chance, nous les Australiens, d’accueillir un Grand Chelem. Pouvoir jouer un Majeur à la maison, c’est assez particulier. Mais être titrée ici… C’est un peu surréaliste. Après le dernier point, je ne savais pas vraiment quoi faire, quoi ressentir. J’ai juste pu laisser sortir quelques émotions pour pouvoir célébrer avec la foule. C’est assez inhabituel de réagir comme ça. Mais il y avait tellement de bonne énergie ce (samedi) soir, j’avais l’impression de pouvoir célébrer ça avec chaque personne dans le public. Il faut comprendre tout le travail qui a été accompli avec mon équipe pour en arriver là.

Vous avez survolé tous vos matches, mais cette fois, en finale, vous étiez menée 5-1 en lors du deuxième set. Comment avez-vous vécu ce changement de situation ?

Jusqu’à présent, j’avais le nécessaire pour enlever toute chance à mes adversaires. J’avais fait en sorte de toujours bien servir quand j’en avais besoin. Ce soir (samedi), je n’ai visiblement pas servi de la meilleure des façons, a fortiori contre une des meilleures relanceuses du circuit. À 5-1, j’ai juste essayé d’être plus agressive, de remettre de l’ordre dans ma tactique afin d’arriver au momentum si nous devions disputer un troisième set. Le scoring du tennis est assez fun et tout peut changer très vite. C’était important pour moi de rester au contact et je savais que le public aimerait ça si je me battais pour rester dans le set. Oui, c’était incroyable de pouvoir revenir et d’arriver à ce momentum.

Quelle a été la clef du match, selon vous ?

Tout d’abord, face à une des meilleures relanceuses, il a fallu que je me concentre sur mon service. Ensuite, pendant tout le match, j’ai fait en sorte de l’empêcher de jouer au centre, un pas dans le court, et de contrôler l’échange. Dès que je parvenais à la repousser, j’avais l’impression que je pouvais mieux utiliser mon coup droit et préparer mon slice. Elle a bien retourné, mais elle a aussi bien servi. Souvent, je ne pouvais retourner qu’en slice, en essayant de rentrer dans le point par la suite. Mais dès que j’ai pu être de nouveau agressive dans le deuxième set, ça a tout changé. J’ai été plus dominatrice avec mon coup droit. J’ai fait en sorte de mieux bouger, de prendre mes chances et de m’offrir la possibilité de finir avec mon coup droit. Je ne m’inquiétais pas trop de les rentrer ou pas, le but était surtout de changer la physionomie du match.

Vous avez semblé imperméable à la pression durant tout le tournoi alors qu’il y avait énormément d’attentes autour de vous. Vous êtes vraiment si cool ou il y avait quand même de la pression ?

L’attente était que je donne le meilleur de moi-même, comme je l’ai toujours fait. J’avais déjà été proche du titre, mais maintenant que le trophée est à côté de moi, je crois qu’on va pouvoir arrêter de parler de cette pression. Les médias ont beaucoup alimenté cette question de pression car en ce qui me concerne, avec mon équipe, on a n’a rien changé de notre façon de faire habituelle. Peu importe l’endroit du monde où on joue.

Il y a, en ce moment, une photo de vous qui circule beaucoup sur les réseaux sociaux. Celle d’une toute jeune Ashleigh Barty avec un trophée. Qu’est-ce que vous auriez envie de dire à la petite Ash ?

Sois patiente, amuse-toi et aie confiance en toi tous les jours de la semaine.

Vous intégrez le club restreint des joueuses qui ont gagné des Grands Chelems sur toutes les surfaces…

Je reste très humble par rapport à cela. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir, sans aucun doute. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment l’impression de faire partie des légendes de mon sport, comme d’autres championnes. J’ai encore beaucoup à apprendre pour devenir meilleure jour après jour. C’est incroyable d’avoir pu vivre ça, d’avoir été assez régulière pour m’imposer sur trois surfaces différentes. C’était un des plus grands défis lancés par Jim Joyce au début de ma carrière que d’arriver à faire de moi une joueuse régulière sur toutes les surfaces. Avoir gagné un Grand Chelem sur chaque surface, c’est étonnant. Je ne pensais pas en être capable. Je me sens chanceuse et privilégiée de participer à tout ça.

Propos recueillis par E-A