Léolia JeanJean : «Ce que j’ai fait, c’est beau»

Samedi, Léolia JeanJean s’est inclinée au troisième tour du tournoi de Roland-Garros face à Camelia-Begu (6-1, 6-4) . Après son beau parcours sur l’ocre parisien, la Frenchie aborde, désormais, la suite de sa saison avec sérénité et ambition. Elle devrait dès lundi prochain faire un bond de 116 places au classement WTA, pour occuper le 149e rang mondial.

Comment l’avez-vous abordé ce troisième tour ?

Honnêtement de la même manière que les autres. Tendue (sourire). Mon adversaire avait un jeu très différent des autres filles que j’ai rencontrées. Un jeu plus solide, plus terrien qui m’a obligée à créer plus de jeu. Finalement, cela m’a un peu forcé mon tennis avec plus de fautes directes que d’habitude.

Ce matin, vous vous étiez entraînée sur ce court Suzanne-Lenglen. Est-ce que cela vous a donné quelques repères pour ce match ?

Oui, cela m’a donné quelques repères, en même temps cela n’est pas évident de s’habituer. Ce n’est pas tant la grandeur du terrain, mais ce sont plus les tribunes. Lorsque les gradins commencent à être plein, on ressent vraiment l’énergie du public. Cela peut transcender comme étouffer aussi. Cette fois-ci, cela m’a un peu desservi. Je me suis pris un peu la tête pour cela. Pour être honnête, cela reste une expérience de fou. C’était quelque chose d’incroyable à vivre. Quand on entend le public scander son nom… Je suis forcément déçue de cette défaite, mais je suis très contente d’avoir pu vivre ce moment aujourd’hui (samedi).

Aujourd’hui, bien que nous nous trouvons à chaud, vous rendez-vous compte de ce que vous venez d’accomplir ?

Je pense qu’avec un peu plus de recul, ce soir, je serai plus apte à repenser à tout ça. Cela reste une très belle semaine. Ce que j’ai fait, c’est beau ! C’est une belle histoire que j’ai créée ici et cela me fait très plaisir de le faire ici. C’est, quand même, beaucoup de bonheur.

C’est quoi la suite ?

C’est la saison sur gazon. Nous allons repartir néanmoins un peu sur terre battue, mais le plus rapidement possible, je vais tenter de préparer Wimbledon.

Le prize money remporté ici (125 000 euros) va vous permettre aussi à envisager la suite plus sereinement et de structurer votre team…

Oui, cela va faire beaucoup de bien, car je vais pouvoir avoir avec moi une team à 100%, pouvoir voyager avec un coach, avec mon kiné qui va essayer de venir sur quelques semaines aussi. Je vais pouvoir entrevoir l’avenir avec un peu plus de légèreté. Établir une bonne programmation, partir par exemple aux États-Unis trois quatre semaines.

Si vous pouviez revenir dans le passé et parler à la Léolia d’une époque plus compliquée. Vous lui diriez quoi ?

De rester comme elle est, qu’il faut continuer de s’accrocher. Le tennis cela ne tient à rien et que la roue va bien finir par tourner.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros