Stefanos Tsitsipas : «J’ai eu l’impression de jouer un tennis immature»

Stefanos Tsitsipas s’est incliné au deuxième tour de Roland-Garros. Mercredi, sur le court Simonne-Mathieu, le Grec, tête de série n°20, n’a pas trouvé les solutions face à l’Italien Matteo Gigante, issu des qualifications, qui s’est imposé en quatre sets (6-4, 5-7, 6-2, 6-4). En conférence de presse le finaliste de l’édition 2021 a décrit avec lucidité sa situation.

Pouvez-vous nous parler de ce match ? Que s’est-il passé ?

Je suis déçu. J’attendais davantage de moi-même pour ces deux semaines. Donc sortir du tournoi comme cela, de toute évidence, cela me fait mal. Je vais essayer de réfléchir et voir quels sont les points particuliers qui se sont mal passés et travailler dessus. Je dois aussi rendre hommage à mon adversaire qui a très bien joué, qui est un athlète, qui a montré sa détermination pendant tout le match. C’était un adversaire très fort aujourd’hui contre moi. Je lui souhaite le meilleur dans ce tournoi. Je pense qu’il peut faire de grandes choses.

Est-ce que vous êtes revenu à votre ancienne raquette ? Et si c’est le cas, pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Il s’agit essentiellement de revenir à ce avec quoi je me sens à l’aise et ce que je connais le mieux. J’ai eu quelques résultats décevants sur des tournois précédents donc j’ai pensé que je ne pouvais pas perdre des matchs comme cela. J’aurais joué des bons matchs sur la terre battue, mais je n’avais pas un bon feeling avec cette nouvelle raquette donc j’ai eu l’impression qu’il fallait que je revienne à quelque chose que je connais bien et qui m’a bien servi.

Vous aviez dit avant que ne débute le tournoi que les joueurs étaient vraiment très forts. Le niveau était très fort, plus que jamais…

Oui, ce qui est difficile quand on est face à un adversaire que l’on connaît à peine, c’est qu’il dispute pleinement son match. Il n’attendait pas trop. Il n’avait pas trop d’attente. Il se sentait probablement prêt à lutter dans ce match et à accomplir la tâche difficile de jouer contre moi. Il l’a extrêmement bien fait. Il a bien géré. Il a joué un bon tennis. Moi, j’ai eu l’impression de jouer un tennis immature parfois pendant le match. Il faut que je compartimente les choses pour revenir à mes anciennes routines, quand j’arrivais à construire certaines choses et ne pas laisser les choses m’échapper comme cela s’est passé aujourd’hui. D’un autre côté, il faut aussi, comme je l’ai dit, que je lui rende hommage parce qu’il est arrivé là.

Vous dites que vous êtes un joueur qui a une grande réputation donc il y avait moins de pression sur lui. Qu’en est-il ?

Je veux toujours être le meilleur joueur du monde et je dois travailler pour améliorer tous les aspects de mon jeu. Je suis plutôt quelqu’un d’optimiste. Je n’essaie pas de chercher des excuses. Toute ma concentration va être de chercher des solutions, de résoudre certaines choses. C’est une énigme constante. Je suis ambitieux, je veux le prouver sur le court de tennis. Les choses ont changé depuis deux ans. Je suis dans une position très différente de celle où j’étais avant. Il faut que j’utilise mon expérience de manière plus avisée peut-être. Parfois mon expérience me fait plus de mal qu’autre chose au lieu de l’utiliser de manière profonde.

Beaucoup de joueurs ont dit combien ce sport devenait de plus en plus exigeant et difficile. Est-ce que vous aimez toujours ce sport ?

Depuis deux ans effectivement les choses auxquelles j’ai fait face et auxquelles je n’avais pas fait face précédemment ce sont les blessures, et aussi au plan psychologique ces blessures m’ont fait très mal. Il y a des tas de choses qui se sont produites après ces blessures, qui m’ont fait me sentir mal à l’aise, m’ont fait perdre un peu d’espoir quant aux capacités de mon corps à se remettre pour continuer sur le circuit, la pression subie par mon corps pour pouvoir soutenir ces longs matchs, ces longs combats. J’ai bien sûr le sentiment que j’étais plus frais par le passé et il faut que je retrouve cet équilibre pour pouvoir, match après match, me sentir le plus frais possible et dans la meilleure forme possible. J’ai le sentiment que plus les années avancent, plus je comprends l’importance de tout cela pour se préparer aux grandes batailles, aux grands combats et de manière utile.

Vous dites que vous avez parfois joué de manière immature dans le match. On a l’impression que vous êtes un peu dure avec vous-même. Que voulez-vous dire par immature ?

J’ai fait des fautes directes, des doubles fautes. Bien sûr, c’est normal que mon adversaire se sente bien après ces erreurs que j’ai faites ou ces fautes directes. Et puis, je me suis déconcentré à un moment. Pour moi, je décrirais cela comme de l’immaturité, le fait de ne pas savoir gérer des situations de manière assez constante et d’être trop impulsif.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros