Victoria Azarenka au soutien de Fiona Ferro

Victoria Azarenka au soutien de Fiona Ferro

4 septembre 2022 Non Par SoTennis

Qualifiée pour les huitièmes de finale de l’US Open, Victoria Azarenka est revenue, lors de sa conférence de presse, d’après-match, sur les relations entraîneur/joueuses avant de s’exprimer le cas de Fiona Ferro, qui a porté plainte contre son ex-coach, Pierre Bouteyre, pour viols et agressions sexuelles.

« Dans le tennis féminin, je vois beaucoup d’entraîneurs qui rendent leur joueuse dépendante d’eux. Je pense que c’est très dangereux. C’est de la manipulation. J’aimerais qu’on en parle plus souvent. Le métier de l’entraîneur est d’apprendre à sa joueuse à ne pas avoir besoin de lui. J’espère que les jeunes joueuses ont l’objectif de ne dépendre que d’elles-mêmes parce que c’est un sport individuel. Écoutez, soyez ouvertes d’esprit, absorbez et soyez des éponges. J’ai entendu Serena parler de ça, du fait d’être une éponge. 23 Grands Chelems, tellement de titres tout en ayant cette mentalité d’étudiant qui apprend, mais en prenant un peu plus le contrôle de ta propre carrière. (…) C’est un sujet très sensible. Vous n’entendrez pas ces histoires si les joueuses ne prennent pas la parole pour les raconter. Ça arrive ici et là sur le circuit, ce qui est malheureux. Au conseil des joueuses, c’est pratiquement notre sujet principal. On doit offrir une meilleure protection. On voit des jeunes joueuses vulnérables dont certains profitent. C’est vraiment triste et ça m’émeut parce que j’ai un fils et je ne vois pas ça se produire sur le circuit masculin. Si j’avais une fille, je me poserais la question de la laisser jouer au tennis. Ça m’inquiéterait énormément. (…) Il y a l’histoire de Fiona Ferro qui vient de sortir. Les mots me manquent. Tout ce qu’on peut faire c’est prendre des nouvelles de la personne et lui tendre la main pour essayer de l’aider. J’applaudis son courage. J’espère qu’elle en sortira plus forte et que sa carrière ne sera pas ruinée par ça. C’est un sujet très, très lourd. Mais il faut qu’on en parle davantage. C’est aussi votre boulot (elle s’adresse aux journalistes) de faire vos recherches et d’aider les gens à parler. En espérant éliminer ces situations une par une. Tant que la joueuse gagne, on ne voit pas le problème. Mais quand les victoires s’arrêtent, tout devient sombre et il n’y a personne pour te tenir la main. C’est ce moment dont on ne parle pas. »