Alex De Minaur: «C’est comme si je m’étais converti en spécialiste de la terre battue»

3 juin 2024 Non Par SoTennis
Alex De Minaur s’est qualifié pour les quarts de finale à Roland-Garros. Lundi, l’Australien, tête de série n°11 a battu en quatre sets (4-6, 6-2 6-1 6-3) Daniil Medvedev, tête de série n°5.

L’an dernier, en 8e de finale, vous vous étiez incliné contre Daniil Medvedev à l’US Open, après une âpre bataille, ensuite, cette année, au même stade de la compétition, à l’Open d’Australie, face à Andrey Rublev où vous êtes allés jusqu’au cinquième set, vous avez perdu aussi. Comment on rebondit après cela ? Est-ce que ces expériences vous ont aidées aujourd’hui, quand bous avez perdu le premier set ?

Oui, à 100 %. Pour moi, dans les Grands Chelems, ce qui compte, c’est principalement l’expérience. Parce qu’on peut travailler tant qu’on veut, et je crois que je suis l’un de ceux qui travaillent beaucoup avant les matches, ce qui compte, c’est conserver l’énergie, utiliser l’énergie lorsque les matches durent 5 manches. Il y a beaucoup à apprendre. Et plus on en joue, plus le corps s’habitue. Ce n’est pas simplement parce qu’on joue à un match très éreintant, qu’on peut être sur les courts pendant des heures, ce qui compte, c’est de rebondir ensuite pour le match qui vient. Et je crois que maintenant, mon corps a commencé à s’habituer à ces longs matches. Donc, mentalement, j’étais très calme. Je savais que nous pourrions même aller jusqu’au cinquième set, c’était très probable, et j’étais prêt à ce genre de match.

Étant donné la surface, étant donné que c’est la première fois que vous battez un Top 5 dans un Grand Chelem, est-ce que c’est votre meilleure victoire ?

C’est assez surprenant, enfin extraordinaire plutôt. J’ai toujours pensé que pour bien jouer, pour moi, sur la terre, il fallait qu’il fasse chaud et que ça bouge beaucoup. Mais la semaine dernière, vous savez qu’il a beaucoup plu, et ça a été un choc pour moi, pour mon système, pour tout ce en quoi je croyais. Et ce qui est plus dur pour moi, maintenant, c’est de gérer tout ça avec mon équipe, parce que bien sûr, ils me disent : « ah bah tu vois, tu te plaignais de ton niveau sur la terre battue », ils me battent à froid, mais c’est un des meilleurs résultats pour moi sur la terre battue. Et c’est comme si je m’étais converti en spécialiste de la terre battue aujourd’hui.

Le dernier Australien à arriver à ce niveau-là était Leyton Hewitt, il y a 20 ans. Vous aviez cinq ans en 2004, est-ce que vous regardiez le tennis et avez-vous un « souvenir » de cela ?

Non, pas en 2004, pas cette année. Je me souviens de Roland-Garros, les années d’après. Je me souviens d’un match brutal qu’il a joué contre Gilles Simon ici, sur les courts. Mais en tout cas, c’est bien d’être là, quelle belle position ! Je pense que ce qui compte, ce n’est pas juste ma victoire, c’est le pays. Nous montrons que nous sommes une nation forte. C’est vraiment excellent pour tout le monde, en Australie, pour voir tous les joueurs dans le Top 100. Et on continue à faire notre percée. Et ça montre cette chimie australienne, Thanasi Kokkinakis me regarde aujourd’hui, il me soutenait. C’est beau à voir, c’est incroyable comme sensation de savoir qu’on est soutenu par les membres de son équipe et puis nos amis, nos potes, sur le circuit, c’est bien.

Vous évoquiez le soutien du public, il y avait ce petit garçon, qui était là au tour précédent. Vous vouliez qu’il soit dans votre box, comment avez-vous fait et allez-vous continuer pour le prochain match ?

Oui, 100 %. Il a géré le miracle ! Il est de mon côté, il est avec moi. Il va falloir que je l’amène avec moi sur le circuit toutes les semaines ! Franchement, on l’a trouvé grâce aux réseaux sociaux, monde superbe, et on a réussi à le retrouver, et on lui a demandé de venir. Il est venu avec tous ses potes, tous ses copains, son coach, son entraîneur. C’était super de le voir là. Même sur le grand court, je l’entendais, il était là présent sur chaque balle. Sa voix, je la reconnais, elle est à part ! C’est super de voir qu’il est là, qu’il sera là, et comment dire… Demain, il va se reposer et en même temps que moi pendant que je m’entraînerai et il sera là pour le match suivant.

Votre entretien, sur le court, après votre victoire était en français. Où avez-vous appris le français ? Aimez-vous parler français ?

Je l’ai appris à l’école le français il y a bien, bien longtemps ! Donc, j’avais peut-être 8 ans quand j’ai commencé jusqu’à 12 ans. J’ai appris le français à l’école. C’est vrai, il est là, en arrière-plan, je peux l’utiliser, il faudrait que je l’utilise un peu plus maintenant. En tout cas, c’est plus facile quand on parle de façon normale plutôt que d’essayer en français d’expliquer le monde du tennis. Quand on me pose des questions, qu’on me demande d’expliquer, du point de vue tactique, le match, non, là, je n’ai pas le vocabulaire sur le bout de la langue. Donc, c’est bon, parce que j’ai pu parler quelques mots. J’ai pu dire quelques mots en français, et je crois que ça a été apprécié.

Propos recueillis par E-A à Roland-Garros