Daniil Medvedev : «J’étais vraiment hors de moi»
28 janvier 2022Daniil Medvedev s’est qualifié pour la finale de l’Open d’Australie, pour la deuxième année consécutive. Vendredi, le Russe, qui a eu notamment un échange particulièrement véhément avec l’arbitre de chaise, a battu en quatre sets (7-6, 4-6, 6-4, 6-1) Stefanos Tsitsipas.
Vous allez jouer une quatrième finale en Grand Chelem et à chaque fois vous faites face à un membre du Big Three…
C’est du costaud, hein ? C’est vraiment difficile d’arriver en finale et à chaque fois, ils m’attendent là. Mais c’est fun. Parce que quand j’avais huit ou dix ans et que je jouais face à un mur, j’imaginais que c’était Rafa en face, ou Roger. Novak n’était pas encore là, je crois… Maintenant, j’ai une nouvelle chance. La première fois (ndlr: finale à l’US Open en 2019), c’était serré et épique. Je vais essayer de bien me préparer parce qu’il faudra que je montre mon meilleur tennis. C’est ce que je retiens des trois autres finales, qu’il faut être au-delà de 100 % pour gagner. C’est ce que j’ai fait à l’US Open et c’est ce que je vais essayer de faire dimanche.
Rafael Nadal cherchera en finale de remporter son 21e titre du Grand Chelem. Qu’est-ce que ça vous fait de vous confronter à un joueur qui tente de marquer l’histoire, comme ce fut le cas lors du dernier US Open ?
Pour être honnête, ça ne m’affecte pas. Ce n’est pas moi qui vise le 21e titre, pas moi qui cherche à battre des records. Je vise seulement un deuxième titre et je suis loin de tout ça. J’essaie de me concentrer sur moi et ce que j’ai à faire. Bien sûr, je sais ce qui va se jouer. Je sais ce que cherche Rafa, comme je savais ce que cherchait Novak. Je ne vais pas vous dire que j’ignore tout ça, mais c’est leur truc, pas le mien. Moi, je suis juste ici pour essayer de gagner la finale.
Lors de ce match, quand vous vous plaignez auprès de l’arbitre du coaching du père de Stefanos Tsitsipas, c’est parce que vous pensez qu’il triche ?
Non, pas du tout. Non, pas de la triche. Bon, le truc, c’est que je viens de me faire breaker et ça me rend fou. Je pense que l’arbitre aurait pu un peu mieux gérer le public, demander un peu de calme. Je ne l’ai pas vu aller beaucoup dans ce sens et j’ai fait une double faute affreuse car je ne pouvais pas lancer correctement la balle parce que tout le monde criait. Mais pour être honnête, avant chaque retour, son père parlait en grec. Je ne sais pas, peut-être qu’il l’encourageait juste. Si c’est ça, ce n’est pas un problème. J’ai demandé à l’arbitre s’il avait le droit de parler. Il m’a répondu qu’il avait le droit de parler, mais pas de coacher. C’est pourquoi je lui ai demandé s’il parlait grec. Il parlait, parlait, parlait. Je ne sais pas ce qu’il disait, mais si c’est du coaching, et je ne considère pas ça comme de la triche, il doit au moins avoir un avertissement.
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Que voulez-vous dire quand vous traitez l’arbitre de « small cat » ?
Ok, vous riez tous, donc je pense que je peux dire que c’était humoristique. Mais j’étais vraiment hors de moi. Je ne me contrôlais plus du tout et c’est aussi pour ça que je suis si heureux d’avoir gagné, parce que dans beaucoup d’autres matches comme ça, j’aurais perdu ma concentration et enchaîné les fautes. D’ailleurs le jeu suivant était affreux. Je me disais que j’étais en train de perdre le fil du match. Je suis vraiment content d’avoir pu me reprendre rapidement.
Regrettez-vous vos mots ? Pensez-vous être allé trop loin ?
À chaque fois que ça m’arrive, je le regrette. Ce n’est pas une façon de se comporter. Je sais que chaque arbitre fait de son mieux. Après, on ne se bat pas avec nos poings, mais le tennis est un combat. C’est un face-à-face avec un autre joueur. Franchement, j’ai beaucoup de respect pour les joueurs qui ne montrent jamais leurs émotions. C’est tellement difficile pour moi. Je peux vite me laisser emporter par mes émotions. Je travaille sur ça. Il y a cinq ans, quand je suis arrivé sur le circuit, j’étais moins le centre de l’attention, mais j’étais carrément fou. Je travaille vraiment là-dessus et ça m’aide à gagner des matches. Je regrette à 100 % mon comportement, mais dans l’intensité du match, j’ai dégoupillé.
.@DaniilMedwed sera passé par toutes les émotions. Le n°2 mondial se qualifie pour la 4e finale en Grand Chelemde sa carrière, la deuxième consécutive à l'@AustralianOpen, où il affrontera @RafaelNadal pour la deuxième fois en finale d'un Majeur. #AusOpen pic.twitter.com/vgAUCqD5gO
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Propos recueillis par E-A