Maxime Cressy : «Je rêve de ramener ce style de jeu au goût du jour»

Maxime Cressy : «Je rêve de ramener ce style de jeu au goût du jour»

24 août 2022 Non Par SoTennis

Né à Paris, puis exilé aux Etats-Unis, Maxime Cressy est passé par la case université américaine pour rejoindre le circuit ATP. Classé 151e mondial en août 2021, le Parisien a depuis intégré le Top 30 suite à son encourageant début de saison 2022 et à son premier titre en simple, remporté en juillet dernier. À 25 ans, ce franco-américain, au style de jeu particulièrement offensif, garde comme grand objectif de conquérir, près du filet, la première place mondiale.

Pourquoi avoir choisi le service-volée comme style de jeu ?

J’étais très fan de Pete Sampras, je le regardais beaucoup jouer. Mon frère me disait qu’il était très fan de lui parce qu’il faisait des jeux d’aces. J’ai vraiment adoré sa manière de volleyer. Un jour, lorsque j’avais 14, 15 ans, lors d’un match par équipes, pour le Racing, j’ai décidé de faire service-volée parce que j’avais une petite blessure au coude. J’avais adoré le sentiment de mettre des volées gagnantes. En plus, j’avais gagné ce match contre un 2/6, sur dur intérieur. Depuis ce jour, j’ai pris la décision de faire ce service-volée tout le temps, que ça gagne ou que ça perde. D’ailleurs, je préfère (jouer) un service avec derrière une volée gagnante, parque j’ai du rythme et sur les moments importants, comme j’ai l’habitude de volleyer, je suis beaucoup plus efficace. En double, au moment de servir, je change parfois d’avis, donc je préfère ne pas dire à mon partenaire où je vais servir (rire). En simple, c’est pareil. Maintenant, je rêve de ramener ce style de jeu au goût du jour.

Avez-vous des commentaires, des remarques, notamment de la part des joueurs, concernant ce style de jeu ?

En général, les joueurs ne sont pas très heureux à l’idée de s’entraîner avec moi, à disputer des sets d’entraînement ou à me jouer en match officiel. Mais le public adore en général de voir du service-volée. Cela me fait plaisir à l’idée de pouvoir rendre beaucoup de gens heureux à l’idée que ce style de jeu revienne aujourd’hui.

Avec ce style de jeu, vous affirmez vouloir être n°1 mondial…

Oui, ça n’a pas changé. Je ne m’efforce pas tous les jours à travailler de manière acharnée pour être n°2. Non, c’est pour être n°1 ! C’est un vrai objectif. Comme celui de gagner beaucoup de Grands Chelems. Gagner les quatre, c’est l’un de mes objectifs. C’est la raison pour laquelle je me suis lancé sur le circuit, pour arriver à faire de grandes choses.

La première fois que vous verbalisez que vous souhaitez devenir n°1 mondial, c’était quand ?

Cela devait être lorsque j’étais sur le circuit Future, lorsque j’avais 21 ans, en 2018. J’étais alors non classé, mais je me suis dit : « J’y vais pour être n°1 mondial ». J’avais écrit cela en anglais.

Pourquoi êtes-vous parti de France pour aller aux États-Unis ?

C’est un parcours assez atypique. Je ne pense pas qu’il y ait un joueur aujourd’hui sur le circuit, qui a eu le même parcours que moi. De 10 à 12 ans, j’étais à la ligue de Paris. Ensuite, j’ai été sélectionné en Pôle France à Boulouris de 12 à 16 ans. Mon objectif premier était d’aller à l’INSEP, malheureusement, on ne m’a pas accepté. J’avais une décision à prendre… Comme j’étais vraiment désespéré, j’ai choisi d’aller vers la direction de l’université américaine pour obtenir un diplôme. Je n’avais pas, à ce moment-là, l’idée d’aller sur le circuit professionnel. J’étais plus considéré comme un joueur de double, avant d’aller à U.C.L.A. J’ai fait un an au sein d’une académie de tennis en Californie, puis j’ai été sélectionné à U.C.L.A, pour être joueur de double dans leur équipe, ce qui a été incroyable pour moi. C’était un nouveau départ. Mais j’étais très motivé pour jouer comme n°1, en simple. J’ai fait un travail très approfondi sur mon jeu de fond de court, pour être le n°1 en simple. Par la suite, mon objectif a été de devenir n°1 mondial sur le circuit ATP. J’espère que ça va arriver.

Carnet de Maxime Cressy, lors d’un match à Wimbledon / ©SoTennis

Vous êtes Français ou Américain ?

On me dit souvent franco-américain. Lorsque je gagne, je suis franco-américain et quand je perds, je suis Américain. Je suis franco-américain, mais j’habite à Paris, mais aussi aux États-Unis. Je suis un mixte des deux. Parfois, je me sens plus français parfois plus américain. Cela dépend les moments de l’année.

La progression que vous avez actuellement, est-ce celle que vous aviez imaginée ?

Honnêtement, la seule chose que j’imagine, c’est d’être n°1 mondial. Je ne sais pas de quelle manière et à quelle vitesse cela va aller, mais je suis toujours hyper fier de moi et des progrès que je fais, la régularité des progrès aussi sur mon classement, et je reste hyper excité de la suite.

Vous venez de remporter votre premier titre ATP, à Newport, c’est toujours une étape importante…

Ce fut une incroyable sensation. Je pense la plus grande de toute ma vie. Cela faisait un moment que je cherchais ce premier titre. En début d’année, j’avais été en finale à Melbourne (ATP 250) contre Rafa où je n’arrivais pas à réaliser que je jouais face à lui. Contre Taylor Fritz (à Eastbourne ATP 250), c’était un peu plus serré. Lors de la prochaine finale, je pense être mieux nerveux. C’est définitivement une grande étape de remporter ce premier titre. Le premier, c’est toujours le plus difficile. C’est un succès que je partage avec ma famille. Je n’ai toujours pas d’agent, même si je commence à me résoudre à en avoir un. Ma mère m’aide beaucoup sur le plan des finances, des partenariats, mon frère s’occupe des réseaux sociaux, car ce n’est pas trop mon truc. Ma famille est une partie intégrante de mon succès, ils ont toujours été là pour moi.

Propos recueillis par E-A