Nicolas Mahut : «Pour l’instant, je ne peux pas trop me projeter»
6 juillet 2024Nicolas Mahut et Skander Mansouri se sont qualifiés pour le deuxième tour du tournoi de double de Wimbledon. Samedi, le Français et le Tunisien ont battu la paire Aleksandar Vukic / Reese Stalder en deux sets (6-4, 7-6). Lors d’un point presse, donné après cette victoire, l’Angevin a notamment évoqué son avenir, lui qui ne disputera pas les Jeux olympiques.
En raison des conditions climatiques ce premier tour de double a été long à débuter puis à se terminer. Comment avez-vous géré cette attente ?
Cela fait vingt ans que je viens (à Wimbledon), je pense que j’ai dû le faire plein de fois. Cela n’a pas été plus difficile finalement. Quand Kokkinakis s’est blessé contre Lucas (Pouille), on savait qu’une autre équipe allait jouer (sur le court 8). On avait déjà été retardé en raison du simple. Hier (vendredi) nous avons eu les conditions typiques de Wimbledon, avec des attentes, de la pluie… Pour ceux qui commencent, c’est difficile, mais pour les joueurs avec un peu plus d’expérience, c’est presque habituel.
Côté double Messieurs, sur le court 16, @nmahut et Skander Mansouri passent le 1er tour. 6-4 7-6 face à la paire Stalder / Vukic. #Wimbledon pic.twitter.com/NOE1hEzAsN
— So Tennis (@sotennis1) July 6, 2024
Comment l’association avec Skander Mansouri s’est-elle faite ?
C’est moi qui lui ai demandé de jouer. Au départ, on devait jouer avec Edouard (Roger-Vasselin) mais finalement, cela ne s’est pas fait. J’ai dû chercher un autre partenaire. Naturellement, j’ai pensé à lui. C’est un joueur à l’avenir qui va être très très fort, en double. J’avais envie de partager le court avec lui. Avec ses qualités, la surface, la combinaison du jeu, j’avais le sentiment que cela pouvait fonctionner. Lui, au moment où je lui en ai parlé, assez tard, il jouait (au départ) avec un Anglais. C’était au moment de la terre battue. On devait fait la saison sur gazon ensemble, mais j’ai été retardé par des soucis de santé. Du coup, cela s’est fait comme ça.
Vous occupez le rôle de leader par votre expérience…
À ce niveau-là, oui. C’est un joueur qui vient des États-Unis, de l’université. Qui a très peu d’expérience du circuit. Qui ne s’est jamais vraiment entraîné avec un coach. Car lorsqu’on arrive sur le circuit, on n’a pas vraiment les moyens de payer un coach. Il est donc vraiment à l’écoute de ce que je peux lui dire. Il est attentif, parfois, il me pose plein de questions, sur le jeu. Tu sens quelqu’un d’extrêmement motivé. Cela me faisait plaisir d’essayer de l’aider le plus possible en tant que partenaire. Tu sens que c’est quelqu’un qui a beaucoup d’ambition et c’est agréable parce que cela apporte de l’énergie positive et je passe de super moments avec lui.
Skander Mansouri est assez enthousiaste sur le court. Ces ondes là, est-ce que vous les partagé sur le terrain ?
Je crois beaucoup en l’énergie positive en double, de ce qui peut se dégager en équipe. Aujourd’hui (samedi) les conditions étaient difficiles, entre hier et aujourd’hui e qui fait la différence, c’est que nous, nous avons vraiment ressenti une équipe, avec de l’envie de l’enthousiasme et en face beaucoup moins. Ça, c’est vraiment quelque chose que l’on peut ressentir sur le terrain. Ils avaient envie de gagner, mais c’est vrai que Skander est très intense, son jeu est aussi basé là-dessus, il est très athlétique. C’est quelque chose que j’aime bien avoir cette énergie-là. Quand j’ai des joueurs à côté de moi un peu plus tranquille, j’arrive à m’adapter, mais c’est un peu plus dur.
Cette saison, vous avez été perturbé par différents pépins physiques, est-ce qu’à présent vous avez une certaine visibilité sur les semaines à venir en termes de calendrier et de partenaire de double ?
Là, je ne peux pas trop en parler aujourd’hui. J’en parlerai certainement plus demain ou dans les prochains jours. Ce n’est pas très clair. Pour l’instant, je ne peux pas trop me projeter. Aujourd’hui, nous sommes qualifiés pour le deuxième tour, donc ce n’est pas le moment d’en parler. Mais j’en parlerai un peu plus lorsque le tournoi sera terminé.
Est-ce que cette histoire liée aux Jeux olympiques, vous a mené à avoir une réflexion particulière pour la suite ?
Forcément. Lorsqu’on se fixe un objectif et qu’on ne l’atteint pas… Forcement qu’à un moment donné, il y a plusieurs étapes. Il y a l’acceptation, la déception. Et puis comme chaque sportif de haut niveau quand il y a une déception, soit il y a une réaction, car on se projette sur autre chose, soit on bascule… Il y a ce délai qui est important. Nous, au tennis, il est souvent plus court, parce que cela s’enchaîne en permanence. Mais pour l’instant, pour moi, c’est difficile d’en parler. Je préférerais en parler à la fin du tournoi.
Propos recueillis par E-A à Wimbledon.