Rafael Nadal : «Je suis très triste de dire cela»

Rafael Nadal : «Je suis très triste de dire cela»

7 juillet 2022 Non Par SoTennis

Blessé aux abdominaux, Rafael Nadal a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse son forfait pour sa demi-finale à Wimbledon, où il devrait affronter l’Australien Nick Kyrgios. Le Majorquin a expliqué qu’il ne se sentait pas assez compétitif et qu’il souhaitait ne pas vouloir aggraver sa blessure. Il se donne trois à quatre semaines pour récupérer et respecter son calendrier initial, en vue de la dernière levée du Grand Chelem de l’année.

Rafa, vous avez quelque chose à nous annoncer…

Malheureusement, comme vous pouvez l’imaginer si je suis ici, c’est parce que je dois me retirer du tournoi. Comme tout le monde l’a vu hier, j’ai souffert de douleurs abdominales. Je sais que quelque chose n’allait pas là-bas, comme je l’ai dit hier. Oui, c’est confirmé. J’ai une déchirure dans le muscle de l’abdomen. La communication est tardive car j’ai réfléchi toute la journée à la décision à prendre. Mais je pense que ça n’a pas de sens d’y aller. Même si j’ai essayé de nombreuses fois au cours de ma carrière de continuer dans des circonstances très difficiles, pour celle-ci, je pense qu’il est évident que si je continue, la blessure sera de pire en pire. C’est la chose que je peux dire maintenant. Je suis très triste de dire cela.

Avez-vous pris cette décision principalement parce que vous ne pensez pas pouvoir être compétitif en demi-finale contre Nick Kyrgios ou parce que vous craignez qu’en jouant, vous n’aggraviez la blessure ?

J’ai pris ma décision parce que je pense que je ne peux pas gagner deux matches dans ces circonstances. Je ne peux pas servir. Ce n’est pas seulement que je ne peux pas servir à la bonne vitesse, c’est que je ne peux pas faire le mouvement normal pour servir. Par respect pour moi d’une certaine manière, je ne veux pas aller sur le court, ne pas être assez compétitif pour jouer au niveau dont j’ai besoin pour atteindre mon objectif, et avec de plus une grande chance d’aggraver les choses. Pour être honnête, il y a quelques semaines, j’ai vu ma carrière prendre une tournure très difficile à cause d’une blessure au pied. Maintenant que les choses vont mieux dans ce cas, c’est la chose la plus dangereuse qui puisse arrêter ma carrière aujourd’hui. Comme je l’ai toujours dit, pour moi la chose la plus importante est le bonheur plus que n’importe quel titre, même si tout le monde sait les efforts que j’ai fait pour être ici. Mais je ne peux pas risquer sur un match et rester deux, trois mois éloigné de la compétition parce que ça va être une chose difficile pour moi. Si cela se produit, cela se produit, mais pas parce que je n’ai pas fait les choses correctement. C’est ma décision et je dois vivre avec ça. Je ne peux rien dire d’autre. Je suis très triste.

Ça a été une année étrange avec l’Open d’Australie, Roland-Garros, où vous aviez des limitations physiques. À quel point est-ce frustrant pour vous de voir votre opportunité de réaliser le Grand Chelem calendaire se terminer de cette façon ?

Non, je n’ai jamais pensé au Grand Chelem calendaire. Je pensais à mon bonheur quotidien et à mon travail quotidien. Honnêtement, l’Australie n’était pas un problème. Je n’ai pas eu beaucoup de problèmes pendant le tournoi. Mais j’étais revenu d’une longue période de blessure. Roland-Garros a été, oui, très exigeant, surtout mentalement et physiquement. Mais après cela, les choses allaient mieux. Comme je l’ai dit, après la difficulté de Roland-Garros, le simple fait d’être ici montre à quel point ce tournoi est important pour moi et à quel point je voulais jouer ici. J’ai tout fait de la meilleure façon possible pour me donner une chance d’être ici. Je suis en demi-finale, donc j’ai joué très bien ces derniers jours. Surtout hier, en début de match, jouant à un très, très haut niveau. Cela me fait un peu plus mal parce que je sentais qu’en jouant au niveau auquel je jouais, j’aurais probablement une chance (pour le titre)…

Pouvez-vous dire quand la blessure s’est produite ? Savez-vous combien de temps il vous faudra pour récupérer ?

Eh bien, j’avais des problèmes d’abdominaux depuis une semaine, mais j’étais plus ou moins capable de les contrôler. Mais hier c’était le pire jour. Honnêtement, pendant la semaine j’ai fait des tests pour voir comment les choses évoluaient. Il est évident qu’hier après le match, cette toute petite chose que j’avais, il y a quelques jours, est devenue une chose plus grande. C’est ça le truc. Ça va durer entre trois, quatre semaines, une chose normale pour ce genre de blessures. J’espère que ces trois, quatre semaines me permettront de tenir mon calendrier initial. C’est le calendrier que j’ai en tête. Je ne peux pas continuer à jouer, pas maintenant, mais dans une semaine, je vais pouvoir jouer depuis la ligne de fond. Ne pas servir pendant un certain temps, bien sûr. Jouer depuis la ligne ne sera pas un gros problème. D’une certaine manière, c’est une chose positive. Je vais continuer à pouvoir m’entraîner à partir de la ligne de fond. Cela aide à essayer de garder le calendrier que je veux suivre (ndlr:Masters 1000 de Montréal et US Open).

Propos recueillis par E-A à Wimbledon