Rafael Nadal : «Tout ne va pas être parfait tout de suite»

Rafael Nadal : «Tout ne va pas être parfait tout de suite»

14 août 2022 Non Par SoTennis

Revoilà Rafael Nadal. Plus d’un mois après son forfait en demi-finales de Wimbledon, en raison d’une déchirure abdominale, l’Espagnol effectue son retour sur le circuit ATP à l’occasion du Masters 1000 de Cincinnati. Après avoir pansé ses maux, l’actuel n°3 mondial sait qu’il doit se montrer patient et que “tout ne sera pas parfait d’entrée”.

Comment vous sentez-vous au moment de démarrer le Masters 1000 de Cincinnati ?

Je suis content d’être de retour ici, à Cincinnati, après plusieurs années d’absence. C’est ici que je suis devenu numéro 1 mondial pour la première fois, en 2008, cela reste un super souvenir. Et bien sûr le titre en 2013… Je m’entraîne plutôt correctement. J’espère être prêt. Une petite déchirure abdominale, c’est dangereux. C’est une zone qui est dangereuse parce que tu la mets beaucoup à contribution sur chaque service, donc je dois prendre des précautions, bien faire les choses. C’est ce que j’essaie de faire.

Au niveau de votre préparation, à quoi ont ressemblé les dernières semaines ?

J’y suis allé par étapes. J’ai commencé en faisant dix services. Ça fait dix jours que je sers. Tranquillement d’abord. J’ai disputé mon premier set d’entraînement avant-hier (vendredi), ici à Cincinnati. J’ai besoin de quelques jours supplémentaires pour analyser comment ça va en termes de sensation au niveau abdominal. J’ai passé plus d’un mois sans servir et sans jouer le moindre set. Je dois analyser comment ça réagit tous les jours, être certain que les abdos vont bien. Pour l’instant, ça va bien. Je suis impatient, j’ai envie de rejouer au tennis sur le circuit. Je vis une bonne saison, je m’éclate, j’ai envie que ça soit le cas aussi cette semaine.

Selon vous, quelles sont les clés pour bien revenir après plusieurs semaines loin du circuit ?

La première chose, c’est d’être conscient que tout ne va pas être parfait tout de suite. Tu ne peux pas t’attendre à jouer à un niveau exceptionnel dès le début. Une fois que tu sais ça, une fois que tu l’as accepté, tu dois être suffisamment humble pour t’accrocher avec tes outils du moment et gagner le premier match. Quand tu gagnes un match ou deux, les choses commencent à changer. Là, on va dire que je joue à peu près correctement. J’ai des bonnes sensations sur le court, mais la compétition c’est toujours différent. Tu dois accepter les difficultés qui vont se présenter, notamment en Masters 1000. Quand tu reviens sur un 250, ou même parfois sur un Grand Chelem, si tu as un peu de chance au tirage, même sans très bien jouer, tu peux gagner quelques matches et te donner du temps pour élever ton niveau de jeu. En Masters 1000, l’adversité est très relevée d’entrée. Tu dois jouer à un très haut niveau immédiatement. C’est ce que j’ai besoin de faire. Je vais essayer de le faire.

Dans les prochaines semaines, vous avez l’opportunité de redevenir numéro 1 mondial. Que cela représenterait-il pour vous, à 36 ans ?

Le plus important pour moi, c’est de rester en bonne santé. Si ce n’est pas le cas, tout le reste est impossible. Comme je l’ai dit en début de saison, être numéro 1 mondial ne peut plus être un objectif. Je ne joue pas pour ça. Si ça se produit parce que je joue très bien sur chaque tournoi auquel je participe, c’est génial, bien sûr. C’est une opportunité que je n’aurais sans doute jamais pu imaginer se reproduire. Mais je ne jouerai pas plus que ce que je pense que mon corps peut supporter. Je vais aussi avoir un bébé ! Je vais simplement tout donner sur chaque événement auquel je vais participer. Mais ça, c’est quelque chose que je fais à chaque fois, peu importe que je sois en position d’être numéro 1 mondial ou pas. Évidemment, je suis heureux d’être dans cette situation privilégiée. Et si ça se produit, ça sera un sentiment incroyable.

Serena Williams s’apprête à arrêter sa carrière. Que représente-t-elle pour le tennis ?

J’ai beaucoup de souvenirs d’elle. C’est l’une des plus grandes athlètes de tous les temps. Je me sens chanceux d’avoir partagé autant d’années avec elle sur le circuit. Égoïstement, je trouve ça triste qu’elle arrête. Mais on ne peut pas suffisamment la remercier pour tout ce qu’elle a accompli pour notre sport. Elle est une immense source d’inspiration pour énormément de gens à travers le monde. Elle mérite de choisir ce qui est le mieux pour elle à ce stade de sa vie. Je lui souhaite le meilleur. J’espère qu’on continuera à la voir sur le circuit. J’ai toujours pensé que notre sport et tous les sports sont plus grands et plus forts quand leurs légendes sont présentes. Et Serena est une légende.

Propos recueillis par E-A