Un stade à transformer

Pour la deuxième année consécutive, le stade Pierre-Mauroy s’apprête à accueillir la finale de la Coupe Davis, France – Croatie (23 – 25 novembre). Un stade qui devra, une nouvelle fois, être transformé en un temps record. François Chaigneau, responsable logistique événementiel à la Fédération française de tennis, évoque ce grand chambardement.

À nouveau, le stade Pierre-Mauroy s’apprête à accueillir la finale de la Coupe Davis, sur terre battue. Comment va se dérouler l’édification de ce court ?

Même si l’on connaît bien ce stade Pierre-Mauroy, à chaque rencontre, notamment sur terre battue, c’est un challenge technique, logistique… Sur place, c’est assez délicat de descendre les matériaux de construction d’un court en terre battue. C’est-à-dire environ 150 tonnes de calcaire, ce qu’on appelle le craon. Car il faut les descendre dans la boîte à spectacle, c’est-à-dire sous une partie de la pelouse du terrain de football, là où lorsque cet endroit de pelouse est déplacé, le court et les tribunes basses sont installés. Tant que cette étape, effectuée par les équipes du stade, n’est pas réalisée, cela ne libère pas suffisamment de place pour descendre les matériaux. Une fois, tout cela fait, on pourra commencer la réalisation du court en terre battue. Il y aura tout d’abord un plancher bois (de protection) qui sera mis en place. Ensuite, on ajoutera le calcaire, le craon environ 10 à 12 centimètres, compactés, puis on nivellera le court et on procèdera aux différentes phases de blocage et d’intégration de la brique pilée. Pour lui donner cette couleur ocre, et sa glissance. Enfin, il y aura le traçage et la mise en jeu.

Tout juste avant cette finale de la Coupe Davis, un match de rugby, France – Argentine, se déroulera au stade Pierre-Mauroy. Comment comptez-vous procéder pour créer un court en terre battue ?

Effectivement, il y a ce match de rugby qui se joue le samedi 17 novembre. On ne pourra commencer à créer ce court en terre battue, une fois qu’un certain nombre d’opérations « logistiques » seront réalisées (par les équipes du stade Pierre-Mauroy). Notamment le déplacement de cette demi-pelouse, qui se soulève sur d’énormes vérins, qui se translate sur l’autre partie de pelouse. Nos opérations à nous, équipes de la FFT, commenceront le dimanche 18 novembre. Avant cela, il y aura vraiment, au stade, des opérations spécifiques, logistiques, techniques, qui doivent d’abord être faites, pour mettre en configuration tennis cet environnement. Il y a aussi tout ce qui concerne l’accrochage au plafond des lumières, de la sonorisation, du chauffage.

Concernant ce chauffage, l’installation sera-t-elle la même que lors de la finale de 2014 et celle de l’an dernier?

Ce sera effectivement le même principe de chauffage radiant qui avait été installé lors de ces finales (ndlr : chauffant essentiellement le terrain autour de ce dernier).

Cette terre battue, sera-t-elle la même utilisée lors du tournoi de Roland-Garros?

Absolument. Ce calcaire vient d’une carrière située à Saint-Maximin. C’est cette roche calcaire qui est broyée qui donne ensuite ce que l’on appelle le craon. Pour le rouge (la brique pilée), provient également de cette même carrière. Lors de cette finale de la Coupe Davis, ce terrain en terre battue sera conçu avec les mêmes matériaux que lors du tournoi de Roland-Garros (ndlr : des licenciés de bons niveaux de la Ligue des Hauts-de-France vont jouer sur le terrain du stade Pierre-Mauroy, les nuits de mercredi à jeudi et de jeudi à vendredi, pour faire travailler la terre).

Combien de personnes vont s’affairer à créer ce court?

Environ 20 personnes seront mobilisées pour la réalisation de ce court en terre battue, qui sera prêt le mercredi 21 novembre (ndlr : grâce à une dérogation de la Fédération internationale de tennis, ITF). La semaine précédente, la finale de la Coupe Davis, on a aménagé également deux terrains d’entraînement à la Ligue Des Hauts de France, à Marcq-en-Baroeul, où les Bleus s’entraînent actuellement et ce jusqu’à mardi prochain.

Propos recueillis par E-A, le 5 octobre 2018, lors d’un entretien téléphonique.