Visite de chantier

Visite de chantier

22 février 2019 Non Par SoTennis

À moins de trois mois de la prochaine édition des Internationaux de France, le stade Roland-Garros poursuit sa mutation. Du court Central en passant par le Fonds des Princes, les travaux, pharaoniques, du temple de la terre battue se poursuivent, sans relâche, avec des délais très serrés.

« On est dans le money time comme on dit dans le sport. Il faut que tout cela soit livré le 15 avril.» Avec son casque vissé sur la terre et sa veste de chantier, Gilles Jourdan, directeur du projet de modernisation du stade Roland-Garros, fait la visite. Celle, du chantier du stade Roland-Garros, organisée, jeudi, par la Fédération française de tennis, conviant les médias à une déambulation atypique. Démoli à 80 % l’été dernier, puis élargi de 8 à 10 mètres sur ses flancs Est et Ouest, afin d’offrir une meilleure visibilité aux spectateurs, et passant de 18 à 31 mètres de haut, le court Philippe-Chatrier, a, en cette fin février, meilleure allure. Depuis le mythique terrain des Mousquetaires, protégé par un plancher en bois et une couche de béton qui seront retirés début mars, la vue à 360° sur les travaux de ses tribunes laisse apercevoir la complexité de l’édifice et les nouveautés qui le composent. Notamment, le fait que désormais, les angles de ses tribunes soient fermés. Étudiée, avant l’édification, du bâtiment, la prise au vent sera, sans doute, bien différente que dans la précédente version du Central. Dans les tribunes Jacques-Brugnon et Henri-Cochet, les ossatures des charpentes métalliques accueillent désormais les gradins hauts, dont la pose des sièges, fabriqués en bois de châtaignier, issus des forêts des Vosges, les mêmes que ceux du court Suzanne-Lenglen et Simonne-Mathieu, sont peu à peu posés, avec, pour le moment un léger retard. Seul, le haut de la tribune Jean-Borotra est à ce jour dégarni.

Après la pose, du renforcement et du reprofilage des gradins inférieurs, les travaux d’étanchéité et l’ajout des sièges sont en cours. En réalité, 80 % de cette reconstruction font appel à des éléments préfabriqués. 1 120 modules de 4 mètres de gradins ont été fabriqués dans une usine à Reims et acheminés par camion, afin qu’ils soient montés au fur et à mesure. Concernant le haut de la tribune René-Lacoste, qui accueille les cabines TV, qui doubleront, quasiment de superficie (3,50 m² auparavant) et radio, l’heure est également au grand chambardement. La fameuse croix de Saint-André, élément incontournable du stade, a, quant à elle, été placée à plusieurs endroits dans l’architecture de ce nouveau court Philippe-Chatrier. « L’idéal aurait été de détruire totalement le Central et d’en refaire un tout neuf, mais il était alors impossible de le faire entre deux éditions du tournoi, précise Gilles Jourdan. L’édition 2019 aurait alors dû se jouer sans le Central. Impensable ! Cette phase est compliquée. Elle est aussi difficile. Mais nous le savions. De l’ancien court Central, il reste quelques tribunes basses et les sous-sols.» Les travaux de ces sous-sols, où les zones dédiées aux joueuses et aux joueurs ont été repensées, afin de leur offrir plus d’espace et de confort, seront les seuls à être terminés pour l’édition 2019. D’un coût de 150 millions d’euros, le nouveau court Philippe-Chatrier, dont la pose d’un toit rétractable, est pour l’an prochain, s’apprête à vivre cette année, le début d’une nouvelle vie.

Derrière Suzanne et chez Simonne

Derrière le court Suzanne-Lenglen, l’heure est aussi au changement. Le Fonds des Princes est un vaste chantier. Tout près du nouveau court 18, qui a séduit les spectateurs de Roland Garros l’an dernier, notamment de par son côté intimiste, la métamorphose des lieux est visible. 6 nouveaux courts, 4 nouveaux courts de compétition (10 à 13, sur le même modèle du 7 et 9) ainsi que deux courts d’entraînement (15 et 16), sont sortis de terre. La pose des gradins des courts 11, 12 et 13 est terminée. Le court 18 qui s’intègre dans cette nouvelle configuration, voit son nom transformé, en court 14. L’ensemble de cette zone est prévu d’être relié au court Suzanne-Lenglen par une large allée paysagère pour « faciliter la circulation des spectateurs », qui s’effectuera à présent sur les côtés. Au milieu, a été creusé un tunnel, qu’emprunteront les joueurs, pour accéder, depuis les sous-sols du Suzanne-Lenglen au court 14.

À l’autre extrémité du stade, au Jardin des serres d’Auteuil, le nouveau court, (semi-enterré de près de 5 000 places), nommé Simonne-Mathieu, est achevé. Ses quatre serres, d’une superficie totale de 1 368 m², dont les travaux de scénographie ont été réalisés par les services de la ville de Paris ou ses prestataires, accueillent leurs plantes. 800 plantes y ont été plantées. Au sein de ce nouvel espace, les jardiniers, en charge de cette scénographie végétale, ont dessiné un paysage représentant les quatre continents en fonction de leur orientation. L’Amérique du Sud à l’ouest, l’Australie au nord, l’Asie à l’Est et l’Afrique au Sud. En dehors du tournoi, ces quatre serres, avec leurs six mètres de hauteur, seront ouvertes au public. D’un projet voté lors de l’assemblée générale de la FFT en février 2011, le Nouveau Roland Garros, d’un budget de 370 millions d’euros, qui devrait être terminé pour 2021, est à présent une réalité. Passant à 11,16 hectares le temps du tournoi, le stade des Mousquetaires s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, l’année de ses 91 ans.

E-A